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Loi immigration: la commission mixte paritaire s'annonce bien incertaine pour le gouvernement

Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et Gérald Darmanin lors d'une réunion de la Cellule interministérielle de crise le 30 juin 2023.

Emmanuel Macron, Élisabeth Borne et Gérald Darmanin lors d'une réunion de la Cellule interministérielle de crise le 30 juin 2023. - YVES HERMAN / POOL / AFP

Après l'échec de la loi immigration avec le vote d'une motion de rejet à l'Assemblée, le président de la République a dû trancher. Et il a choisi une commission mixte paritaire plutôt qu'un retour du texte au Sénat. Pour autant, rien n'est gagné et la droite se retrouve en position de force puisque le texte de loi étudié sera l'ancienne version, celle durcie par le Sénat.

C’est le branle-bas de combat dans la majorité. Alors que le vote d’une motion de rejet contre la loi immigration a secoué le gouvernement lundi, un dîner à l'Élysée a eu lieu ce mardi soir entre cadres de la majorité. Une nouvelle réunion est prévue ce mercredi à Matignon. La Première ministre va recevoir les dirigeants des groupes parlementaires Renaissance et LR. De quoi entamer les discussions en, vue de la prochaine étape pour le texte immigration.

Une commission mixte paritaire (CMP), choisie par Emmanuel Macron, plutôt qu’un retour du texte au Sénat, dans laquelle députés et sénateurs vont devoir se mettre d'accord sur un texte. Ce rendez-vous pourrait être fixé dès le début de la semaine prochaine, ce qui permettrait en cas de succès de faire adopter le texte avant Noël.

Sauf que cette stratégie est bien périlleuse pour la majorité. En l'état, il ne reste que la version du Sénat, durcie par la droite. Une version que les Les Républicains entendent bien défendre. Ils auront un rôle prépondérant au sein de cette CMP.

La suite du quinquennat en question

Une commission mixte paritaire bien incertaine et sans garantie de résultat pour les macronistes car rien, dans ce conclave, ne pourra se faire sans la droite. Ils seront quatre LR, plus leur allié centriste au Sénat, face à cinq représentants de la majorité présidentielle, trois élus de gauche et un RN. Un véritable bras de fer en perspective.

“Je ne vois pas comment cela peut aboutir”, confie un député Renaissance. D’ailleurs les LR font déjà monter la pression. “Le texte du Sénat, rien que le texte du Sénat” exige Eric Ciotti. Une version jugée inacceptable par une partie de la macronie.

Pour autant, la majorité assume de vouloir aller vite. “Cela a trop duré”, balaye un élu. Il faut en sortir, “dégager la piste” pour ouvrir une nouvelle page. Quitte à aller dans le mur? Avec un texte trop droitier, qui fracturerait la majorité, et finirait en 49.3? Ou pire, sans accord du tout et avec un projet jeté à la poubelle? La majorité navigue à vue, et joue la suite du quinquennat.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours