Loi immigration: "On est face à un glissement républicain", dénoncent des manifestants “choqués”

Une cinquantaine d'ONG ont dénoncé ce mardi le projet de loi sur l'immigration "le plus régressif depuis 40 ans". Un texte à la "xénophobie décomplexée" selon elles, avec des mesures contraires aux principes d'égalité, de solidarité et d'humanité qui fondent la République française. La Ligue des droits de l'Homme, quant à elle, parle d'un “cap vers l'extrême droite jamais franchi depuis près d'un siècle”.
Du côté de la Défenseure des droits, on s’alarme du choix de la préférence nationale. Trois dirigeants de grandes écoles de commerce ont aussi signé une tribune dénonçant l’instauration de quotas pluriannuels pour les étudiants. Un dispositif qui menacerait l'apport de nouveaux talents étrangers en France, selon eux.
Quelque 200 personnes se sont rassemblées ce mardi soir à Paris aux Invalides, à proximité de l'Assemblée. Elles ont répondu à l'appel d'une dizaine d'organisations de jeunesses des partis de gauche et des syndicats étudiants. Des manifestants choqués par le vote de la loi immigration, qu'ils qualifient de "xénophobe" et "raciste".
L'adoption de ce texte est une "honte" pour Mouhammad Benussi Thouine, de l'Unef, un syndicat étudiant.
“C’est une loi que nous on qualifie de xénophobe qui va augmenter la sélection qu’aujourd’hui les étudiants et étudiantes étrangers subissent au quotidien. Ça va réduire en miettes leurs chances de réussir leurs études”, assure-t-il.
Dans le viseur, l'instauration d'une caution, une somme à déposer lors de la demande de titre de séjour, et la hausse pour les étrangers des frais d'inscription aux études.
Les jeunes avec Macron condamnent aussi
Plusieurs de ces organisations veulent poursuivre la mobilisation. Car ces jeunes sont choqués par la teneur du texte voté et soutenu par l'extrême droite, selon Hugo Prevost, porte-parole du syndicat L'union étudiante.
“Macron vient de céder sur tout, à tous les désirs de l’extrême droite. C’est historique en France, la préférence nationale, le droit du sol… On est face à un glissement républicain, démocratique, extrêmement grave”, déplore-t-il.
Les jeunes avec Macron ne sont pas présents, mais eux y compris condamnent ce texte jugé "inacceptable" dans un communiqué. Une protestation de la société civile qui s'accélère donc alors qu'en novembre dernier des milliers de médecins se disaient prêts à désobéir si l'aide médicale d'Etat aux sans-papiers venait à être supprimée.