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"C'est bibi qui paye": Emmanuel Macron appelle les hauts fonctionnaires à simplifier "plus vite"

Le président Emmanuel Macron mardi 5 mars en République tchèque, à Prague

Le président Emmanuel Macron mardi 5 mars en République tchèque, à Prague - Michal Cizek / AFP

Dans un discours inspiré du monde de l'entreprise, le président de la République Emmanuel Macron a appelé les hauts fonctionnaires à simplifier "plus vite" l'action publique. "Sinon, c'est bibi qui paye" a-t-il lancé.

Le président de la République Emmanuel Macron a enjoint ce mardi les hauts fonctionnaires à "simplifier plus vite" l'action publique et à être au rendez-vous, sur le terrain des "engagements" pris par l'exécutif, constatant qu'à la fin, "c'est bibi qui paye".

"Il faut aller beaucoup plus vite et plus fort en termes de simplification", a lancé le chef de l'Etat dans un discours de près d'une heure devant 700 "cadres dirigeants de l'État" réunis en présentiel à Paris ou en visioconférence. "À chaque étage, on met des freins et à la fin, là où vous avez mis cent en force, on arrive à cinq ou dix" en termes de réforme de l'État, a déploré le président de la République.

Emmanuel Macron a rappelé à ces hauts fonctionnaires les reproches ("il vit ailleurs", "il est déconnecté") que lui adressent les Français lors de ses déplacements: "alors c'est 'bibi' qui paye", a-t-il tancé.

"C'est bon pour personne, parce que ça veut dire qu'on a laissé le président de la République (...) prendre un engagement, et on s'est accommodé, on a dit 'on va faire comme on a toujours fait'", a déploré le chef de l'Etat en insistant: "à la fin il faut que le dernier kilomètre soit fait".

"Si nous savons nous réformer nous-mêmes, changer de culture (administrative), nous pouvons être un des premiers pays à répondre à cette crise de confiance", a assuré Emmanuel Macron.

Un discours inspiré du monde de l'entreprise

Empruntant aux vocables du monde de l'entreprise, les "cadres dirigeants" plutôt que les hauts fonctionnaires, ou les "pratiques managériales", le président de la République a appelé à une "culture du résultat", de la responsabilité" et de la "prise de risque" au sein de l'État.

"Le préfet de département doit être un patron de l'État", a insisté Emmanuel Macron, souhaitant un "mouvement massif" de déconcentration des services centraux au niveau du département.

"La bonne maille est départementale, la déconcentration régionale n'est pas perçue comme une déconcentration", a dit le chef de l'Etat.

Moins de "délais" et "paperasses"

En matière de simplification, Emmanuel Macron a demandé moins de "délais, paperasses".

Le président de la République a aussi appelé à "systématiser" les Conseils nationaux de la refondation (CNR), au moins dans l'Éducation et la Santé, qui permettent de réunir autour d'une même table administrations, élus locaux et forces vives (entreprises, syndicats, associations..).

Le CNR, "j'y crois beaucoup", a-t-il lancé alors que son initiative de début de second mandat a suscité beaucoup de scepticisme.

G.D. avec AFP