Macron, Mélenchon... Comment les candidats font face aux cyberattaques

A quelques semaines du premier tour de la présidentielle, les équipes de campagne se mobilisent pour déjouer les cyberattaques.

L'élection présidentielle peut-elle être perturbée par des pirates informatiques? L'équipe d'Emmanuel Macron en tout cas sonne l'alarme. L'entourage du candidat se dit victime de 4000 cyberattaques sur les 30 derniers jours.

Et ils ne sont pas les seuls. En janvier, des attaques similaires ont également visé la primaire de la gauche. Ce que redoutent les autorités, c'est un risque de manipulation du scrutin par des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux ou des intrusions dans les systèmes informatiques des candidats.

Un scénario comme l'a connu le camp démocrate d'Hillary Clinton durant la campagne américaine, avec la divulgation d'emails. Un piratage soupçonné d'avoir été encouragé par le Kremlin.

Une menace qui est prise très au sérieux dans les équipes des candidats. A l'image de celle de Jean-Luc Mélenchon, qui se protège contre ce type d'attaque au quotidien. Contre les cyberattaques l'équipe de Jean-Luc Mélenchon a une arme: la prévention: "La principale chose qu'on met en place, ce sont des formations auprès des équipes, indique Guillaume Royer est à la tête de la cellule informatique. Elles sont sensibilisées aux bonnes pratiques: bien choisir un mot de passe, ne pas répondre à des e-mails suspects dans lesquels on pourrait leur demander des accès". 

"On utilise les techniques de chiffrement les plus modernes disponibles"

Pour communiquer entre eux les militants utilisent des messageries cryptées comme Whatsapp et Telegram ils évitent les sms et pour se connecter au site de campagne il faut systématiquement un code d'accès qui change toutes les 30 secondes. "D'un point de vue technique, on est à l'état de l'art. On utilise les techniques de chiffrement les plus modernes disponibles", assure Guillaume Royer.

Des précautions pourtant insuffisantes pour contrer toutes les attaques, selon Erwan Keraudy, qui a fondé une start-up spécialisée dans la cybersecurité. "Si en face de vous vous avez la NSA ou les services de renseignement de n'importe quel pays, ils trouveront toujours une faille. Sous pour vous espionner, soit pour saboter. Si vous avez vraiment des vrais ennemis en face de vous, qui ont du temps et de l'argent, ils vous auront". L'équipe de Mélenchon a pour l'instant été la cible d'une seule attaque informatique.

Juliette Droz (avec A.M.)