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Majorité et oppositions réagissent à l'allocution du président de la République

Des milliers de personnes ont manifesté en France après l'allocution d'Emmanuel Macron, accompagnées par leurs casseroles.

Des milliers de personnes ont manifesté en France après l'allocution d'Emmanuel Macron, accompagnées par leurs casseroles. - Damien MEYER / AFP

À l'issue de l'allocution d'Emmanuel Macron ce lundi soir, les réactions ont été immédiates. Soutenu par son camp, il a été vivement critiqué par les oppositions.

"Un cap fixé" pour la majorité, un Macron "irréel" et "un catalogue de voeux pieux" pour les oppositions: les réactions des femmes et hommes politiques ont été immédiates après l'allocution du président de la République.

Le président de la République a dit se donner "cent jours", jusqu'au 14 juillet, pour "agir au service de la France". Trois chantiers sont au programme: la vie au travail, "l'ordre républicain" et "le progrès pour mieux vivre".

Dans son discours, peu de propositions concrètes ont été annoncées. Le chef de l'État a indiqué que la Première ministre, Elisabeth Borne, détaillera sa feuille de route "dès la semaine prochaine".

"Nous serons au rendez-vous", dit la majorité

"Répondre aux inquiétudes exprimées par nos concitoyens ces derniers mois tout en bâtissant un pays plus indépendant, une nation plus juste et solidaire dans une Europe plus forte : voilà le cap fixé par Emmanuel Macron. Renaissance y mettra toutes ses forces et son énergie", a indiqué pour sa part Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance.

De son côté, le député Renaissance Sacha Houlié a indiqué que les "chantiers présentés par le président correspondent aux demandes de nos concitoyens". Il a ajouté: "Nous serons au rendez-vous, aux côtés de la Première ministre, pour concrétiser ces promesses."

"Hors de la réalité", pour la gauche

À gauche, les réactions sont bien différentes. Jean-Luc Mélenchon a écrit: "Irréel Macron. Complètement hors de la réalité, assume le vol de deux ans de liberté. Les casseroles sonnent plus juste".

Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI a estimé qu'il "n'y a plus qu'Emmanuel Macron pour croire en Emmanuel Macron. Le Président bunkérisé n'a rien à offrir au pays". Elle a appelé aux manifestations le 1er mai pour "rappeler" au chef de l'État "qu'on ne gouverne pas contre le peuple".

"Depuis le palais de l'enlisé le président pyromane promet 100 jours pour éteindre le feu qu'il alimente quotidiennement", a souligné Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

"Il n'a esquissé aucune remise en cause", déplore la droite

À droite, les sont vives également. "J'accueille avec scepticisme ce long catalogue de voeux pieux qui n'apporte ni cap ni nouveauté, malgré des objectifs tout aussi louables qu'évidents. Le président de la République n'a esquissé aucune remise en cause et n'ouvre aucune perspective concrète : la méthode ne changera visiblement pas. Emmanuel Macron semblait débuter ce soir un mandat présidentiel dont il est pourtant investi depuis six ans", a estimé Eric Ciotti, patron des Républicains.

Aurélien Pradié, député LR et ancien vice-président du parti, avait été démis de ses fonctions après avoir pris position contre une partie de la réforme. À l'issue de l'allocution du président de la République, il s'est interrogé: "Comment ignorer à ce point le pays que l’on préside ? Emmanuel Macron est ignorant. La vie des Français est une réalité parallèle. Et ce soir il n’avait rien à leur dire". Pour lui, "la crise est profonde. le seul remède sera un sursaut politique et démocratique, d’envergure".

"Consternant", pour l'extrême droite

Marine Le Pen, patronne des députés RN, a regretté qu'Emmanuel Macron ne soit pas revenu en arrière sur la réforme des retraites. Il "aurait pu ce soir retisser le lien avec les Français. Il a choisi de nouveau de leur tourner le dos et d'ignorer leurs souffrances. Cette pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir annonce la poursuite d'un quinquennat de mépris, d'indifférence et de brutalité dont il faudra sortir par les urnes".

"Avec ça….3 minutes sur les retraites, président depuis 6 ans et veut 'trouver des solutions concrètes'… Il serait temps. Consternant", a réagi Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national.

AB avec AFP