Travail, santé, justice... Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Depuis son bureau de l'Élysée, où il a passé l'essentiel de son temps dans une posture de retrait pendant ces trois mois de conflit social et politique, Emmanuel Macron s'est adressé pendant 13 minutes, ce lundi soir, aux Français qui rejettent massivement la retraite à 64 ans, désormais inscrite dans une loi qu'il a promulguée au début du week-end malgré les protestations des syndicats.
La réforme contestée était "nécessaire", a-t-il plaidé, en disant "regretter" qu'elle n'ait pas été "acceptée" et qu'un "consensus" n'ait "pas pu être trouvé". Il a aussi assuré entendre la "colère" des Français.
"Personne ne peut rester sourd à cette revendication de justice sociale et de rénovation de notre vie démocratique", a-t-il affirmé.
"100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action"
Pour autant, il n'est pas question pour lui de retourner en arrière. Cette allocution était surtout l'occasion de dresser une feuille de route pour les prochains mois.
"Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France", a clamé Emmanuel Macron, donnant rendez-vous "le 14 juillet prochain" pour "faire un premier bilan".
Pendant cette période, il a fixé trois chantiers, à commencer par la construction, avec les partenaires sociaux, d'un "nouveau pacte de la vie au travail" dont les contours restent à définir. Le dialogue social s'annonce difficile.
Le travail
Le Medef et la Confédération des PME ont prévu d'aller mardi à 11h à une rencontre à l'Elysée avec Emmanuel Macron, maintenue alors même qu'elle est boudée par l'intersyndicale qui réclame un "délai de décence". "La porte sera toujours ouverte", a-t-il lancé aux syndicats.
L'intersyndicale mise sur une démonstration de force lors du 1er-Mai, après quoi la CFDT pourrait toutefois revenir à la table des négociations pour évoquer ces autres problématiques autour du travail.
L'ordre républicain
Le deuxième chantier porte sur la justice et "l'ordre républicain", avec "des annonces fortes dès le mois de mai" contre la délinquance et les fraudes sociales et fiscales.
Il a dit sa volonté de recruter "plus de 10.000 magistrats" et de créer plus de "200 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes". Emmanuel Macron a aussi promis de "renforcer le contrôle de l'immigration illégale", semblant relancer ce projet qui semblait mis sur pause.
L'éducation et la santé
Enfin, troisième chantier: "le progrès pour mieux vivre". Deux thèmes forts dans ce chantier: l'éducation et la santé. L'éducation doit "renouer avec l'ambition d'être l'une des meilleures d'Europe", a-t-il indiqué.
Pour la santé, il s'est engagé à "désengorger" tous les services d'urgence d'ici fin 2024. Il a aussi rappelé un objectif déjà annoncé par François Braun, ministre de la Santé: le fait que chaque patient atteint d'une maladie chronique bénéficie d'un médecin traitant.