Présidentielle: l'officialisation de la candidature d'Emmanuel Macron est imminente

Une allocution présidentielle de près de 15 minutes au ton grave. Emmanuel Macron est apparu le visage fermé, dans le costume du père de la Nation, ce mercredi soir. "Avec la longue litanie de calamités qu'il a subi, le Covid, la guerre en Ukraine… on se dit heureusement qu'il est là", souffle d'emblée un de ses plus proches soutiens. Même Jean-Luc Mélenchon a salué sur Twitter "le fait que Macron ait souligné que Poutine est l'agresseur, tout en disant que nous ne sommes pas en guerre avec le peuple Russe".
"Face aux heures sombres, au changement d'époque, je n'aurai qu'une boussole: vous protéger", affirme Emmanuel Macron. Presque comme s'il voulait enjamber la présidentielle, rendre sa candidature toujours plus évidente, alors que la limite de dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel approche (vendredi 18h). Un marcheur indique: "Personne ne sait quand ce sera, Macron va faire comme il veut, quand il veut, sûrement la veille pour le lendemain".
Comme évoqué par RMC déjà plusieurs fois, et à nouveau dans le journal Les Echos, l'idée d'une lettre aux Français (envoyée ce vendredi), puis une intervention dans un JT à 20h dimanche soir circule avec insistance dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
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Un remaniement à venir
Il y a aussi quelques indices sur ce qui se trame en coulisses. Un proche l'assure, Emmanuel Macron "ne lit rien sur la campagne depuis 10 jours, il n'a plus le temps". Pourtant, un remaniement gouvernemental se prépare, probablement pour ce week-end et au plus tard avant le Conseil des ministres de la semaine prochaine. "Tout le monde se pousse du col", lâche un observateur avisé.
Et voici le casting: Julien Denormandie est en passe de quitter l'Agriculture pour prendre le poste de directeur de campagne. Le ministre Modem Marc Fesneau est pressenti pour le remplacer. Gabriel Attal devrait devenir le super porte-parole de la campagne, probablement remplacé par la ministre chargée de la Fonction publique Amélie De Montchalin. Autre départ, celui de Sébastien Lecornu, chargé des Outre-mer, appelé à devenir le conseiller politique du candidat Macron.
"C'est terriblement drôle, tous ces gens qui se battent pour un poste", se moque une ministre qui regarde ça de loin. "C'est fascinant, mais moi j'ai encore un peu de respect pour ma fonction surtout en temps de crise", ajoute-t-elle. "Il faut se tranquilliser. La campagne, ce n'est pas l'assurance tout risque de peser lors du prochain quinquennat" tempère un marcheur historique.
L'Ukraine au centre la campagne?
Les équipes préparent donc bien la campagne, qui pourrait prendre les couleurs de l'Ukraine. "Les militants ont des fourmis dans les jambes. Il faut que cette campagne existe", raconte un élu qui trépigne. L'agenda du candidat sera adapté aux disponibilités laissées par l'agenda du président. Le plan de bataille, lui, prend encore forme. Deux meetings pour expliquer le projet du candidat Macron, des ministres chargés de relayer la parole du président et des militants mobilisés, à tous les coins de rue.
D'ailleurs, selon nos informations, la République En Marche leur a mâché le travail en envoyant des "argumentaires" clés en main et actualisés, sur les sujets du moment: l'Europe dans toutes ses composantes et donc la guerre en Ukraine.
L’objectif, c’est tout faire pour éviter une démobilisation de l'électorat Macron, qui pourrait penser que l'élection est pliée. Commentaire aux allures de mise en garde en interne: "40 jours, c'est très court, mais ça peut aussi être très long. Il y en a à qui ça a suffi pour se crasher".