Mediapart: investigation ou démolition?

Journalisme d'investigation ou "journalisme de de diffamation", comme le disait François De Rugy? Quelques semaines après les révélations de Mediapart sur le train de vie de l'ancien président de l'Assemblée nationale.
Après la démission de François De Rugy du ministère de la Transition écologique, l'enquête du secrétaire général de l'Assemblée nationale et l'enquête commandée par Matignon ont semblé le dédouaner. Mediapart serait-il allé trop vite ?
"Ils vont trop loin"
Qu'en pensent les lecteurs ? Nous leur avons posé la question dans les rues de Paris. De l'affaire Chauzac aux photos des homards géants sur la table de François De Rugy, Mediapart revendique 11 ans d'indépendance, 11 ans d'enquêtes, et quelques coups d'éclat qui ne plaisent pas à tous les lecteurs.
"Ils vont trop loin. De Rugy ne méritait pas ça. C'est leur fonds de commerce, il y a beaucoup de choses à dire mais il ne faut pas exagérer", regrette par exemple Lucien.
Mediapart, c'est aussi la patte de son fondateur Edwy Plenel, l'ancien patron du journal Le Monde. Une signature qui dérange Alexis.
"Il veut détruire. Les méthodes de Mediapart, le ton, la distillation des informations comme un feuilleton... C'est vraiment désagréable."
"Heureusement qu'on les a. Comme ça il n'y a pas de secrets"
Alors le site, crée en 2008, est-il vraiment devenu une machine à broyer ? Ses abonnés comme Gérard défendent plutôt un outil indispensable pour la démocratie.
"Heureusement qu'on les a. Comme ça il n'y a pas de secrets. Ils ont cet avantage de donner un coup à droite, un coup à gauche, un coup au milieu de façon assez régulière."
Malgré un vrai parti pris militant, Médiapart, qui ne se lit que sur internet, semble devenu incontournable pour le communicant Arnaud Bénédetti.
"Il ne faut pas se cacher, ils mènent combat politique. Mais assorti malgré tout de des méthodes journalistiques conformes aux canaux de la presse d'investigation."
L'année dernière, Médiapart dépassait la barre des 150 000 abonnés, avec un pic en décembre 2018 en pleine crise des "gilets jaunes".