Meeting de Macron: "J'attendais un homme comme lui et il est là"
Pas encore officiellement candidat mais c'est tout comme. Emmanuel Macron était en meeting mardi soir, le premier de son tout jeune mouvement politique, En marche !, lancé en avril dernier. Près de 3.000 militants et sympathisants étaient venus écouter le ministre de l'Economie, à Paris. Mais sur scène, c'est plutôt le costume de futur candidat à la présidentielle qu'il a endossé. Pendant plus d'une heure d'un discours pré-programmatique, Emmanuel Macron a en effet détaillé les prémices d'un "plan de transformation" de la France. "Pas un programme", a-t-il insisté car "c'est toujours la même chose", mais "un projet de refondation de la France" autour de trois grandes valeurs: la liberté, la solidarité et l'Europe.
"Je crois en lui, en sa personnalité"
Un discours anti-système aussi. "Nos institutions, notre système, ce monde est ancien, usé. Il faut en changer", explique Emmanuel Macron. Avant de conclure sur cette phrase qui en dit long: "Ce mouvement, parce que c'est le mouvement de l'espoir, nous le porterons ensemble jusqu'en 2017 et jusqu'à la victoire". Le ministre de l'Economie annonce donc, à demi-mots, qu'il sera au rendez-vous de 2017. De quoi réjouir, ses soutiens.
Dans la salle, le public est debout. Des "Macron président" résonnent à plusieurs reprises. Plus de doute, les militants en sont persuadés: Emmanuel Macron est leur candidat pour l'élection présidentielle. "Pour moi, il est candidat. C'est mon président. Je crois en lui, en sa personnalité. On est avec lui, on sera avec lui, on marchera toujours avec lui", s'enthousiasme Fatoumata. "Il dégage une énergie et une intelligence hors du commun, estime pour sa part Gérard. Il a de vraies valeurs, celles de la République et c'est ça qui porte. Ce ne sont pas des mensonges. J'attendais un homme comme lui et il est là".
"Rien ne doit nous arrêter"
Des réactions qui ont fait frémir les personnalités politiques présentes en soutien à Emmanuel Macron. Dans la foule, on retrouve ainsi quelques parlementaires comme le sénateur PS de Côte-d 'Or, François Patriat: "C'était d'abord un mouvement de rassemblement, d'un mouvement en marche qu'il fallait souder, structurer et amplifier. Maintenant Emmanuel Macron dit 'Nous ne reculerons pas. Nous irons jusqu'au bout'. Cela veut dire que ce projet sera porté jusqu'au bout". Il y avait aussi le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb ou les députés Richard Ferrand et Christophe Castaner. Mais aussi, des personnalités de la société civile comme l'écrivain Alexandre Jardin.
Et tant pis si la petite phrase de Manuel Valls est venue quelque peu refroidir l'ambiance. "Il est temps que ça s'arrête", a lâché le Premier ministre quelques heures avant le début du meeting. "On sera souvent critiqué" lui répond son ministre avant de lancer, frondeur: "Rien ne doit nous arrêter". Quant à François Hollande, Emmanuel Macron l'a discrètement remercié pour "sa confiance". Mais cela ne l'empêchera pas d'avancer sur le chemin de 2017. Il l'avait déjà dit il y a quelques mois, il n'est en aucun cas "l'obligé" du président. Un de ses proches nous a d'ailleurs confié en début de semaine qu'Emmanuel Macron "sera candidat, peu importe ce que décide François Hollande au final."