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Mis en examen, Richard Ferrand doit-il démissionner? Ça fait débat sur RMC

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Le président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été mis en examen dans la nuit de mercredi à jeudi à Lille pour "prise illégale d'intérêts" dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne.

La question que tout le monde se pose, c'est "Richard Ferrand peut-il rester en poste?". Il faut rappeler que Richard Ferrand a déjà été contraint à la démission lorsqu'il était au gouvernement. C'était en juin 2017 pour la même affaire, à l'époque, il n'était que mis en cause.

A peine nommé ministre de la Cohésion des territoires, il avait été épinglé par le Canard enchaîné qui avait révélé qu'en 2011 les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait alors, avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne. M. Ferrand conteste toute irrégularité.

Il est désormais mis en examen ce qui fait que la pression risque d'être très lourd sur ses épaules.

Mais qui pourrait le contraindre à la démission? C'est là que les choses se compliquent. A partir du moment où il n'est plus membre du gouvernement, Emmanuel Macron ou Edouard Philippe n'ont pas à prendre cette décision.

>> SONDAGE RMC - Mis en examen, Richard Ferrand doit-il démissionner? <<

Richard Ferrand "prend acte"

La classe politique non plus ne va pas demander sa démission. Marine Le Pen a été mise en examen à deux reprises pour l'affaire des assistants parlementaires et la propagation d'images de propagande de Daesh. On imagine mal aussi Jean-Luc Mélenchon demander sa démission alors qu'il va passer en correctionnelle la semaine prochaine. Le problème se pose peut-être davantage du côté des députés de la majorité.

Jeudi matin, sur RMC, Louis Aliot, député RN des Pyrénées-Atlantiques, a confié que cette position reste difficilement tenable:

"Il peut difficilement faire autrement. C'est une fonction d'état, une fonction très importante. Il est dans une affaire relève de ses activités privées avant d'être député. Si j'étais à sa place, je démissionnerais de cette fonction.(…) Il devrait quitter sa fonction de président de l'Assemblée nationale pour qu'il puisse se défendre sereinement face aux accusations (...) Il a un pouvoir de discipline sur les autres députés. Donc pour assurer sa neutralité de jugement à l'avenir, il vaudrait mieux qu'il démissionne. C'est sa responsabilité et c'est ma conception des choses".

Richard Ferrand "prend acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de pouvoir se défendre dans ce dossier en bénéficiant de tous les droits attachés" au statut de mis en examen, est-il écrit dans le communiqué de la présidence de l'Assemblée nationale.

Ce coup dur pour la majorité intervient alors que, hasard du calendrier, deux autres poids lourds, François Bayrou et Marielle de Sarnez, ont été entendus le même jour par la police judiciaire dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants d'europarlementaires MoDem.

Jeremy Trottin