Municipales 2020: à Ascros, la mairie loue des appartements communaux pour attirer des familles avec enfants et éviter la fermeture de l'école maternelle

- - RMC
Pour sauver son école communale, le maire d’Ascros, petite commune au nord de Nice, a eu une bonne idée : louer des appartements communaux en dessous du prix du marché pour attirer des familles avec enfants. C'était le seul espoir pour sauver l'école maternelle en sous-effectif, menacée d'un regroupement avec le village voisin, La Penne.
La famille Jaeck a emménagé il y a 6 mois dans ce logement qui appartient à la commune. 60 m2 pour 200 euros seulement. Un loyer modéré, grâce à l’initiative du maire. Les époux Jaeck sont reconnaissants.
"C’est lui qui a tout fait pour nous donc merci Vincent", affirme Roxane. "C’est quelqu’un de bien, il est humain. Il nous a aussi aidé pour du boulot, par exemple ma femme travaille un peu à la mairie", explique son mari Bruno.
Grâce à eux, l’école d’Ascros a pu rester ouverte. Il y a désormais 18 élèves, de la petite section de maternelle au CE1. Une école familiale, qui a des avantages certains pour Roxane, la mère de famille. "La maîtresse prend le temps comme elle sait qu’ils ont des problèmes d’articulation. Elle m’a demandé si entre midi et deux heures elle pouvait les faire travailler sur l’articulation. Ça, ils ne le feraient pas à Nice", indique Roxane.
Un plus pour tous le village
Soulagement, aussi, pour les autres parents d’élèves. Alexandre est le père d’un petit garçon, scolarisé à l’école d’Ascros. "Il y a quand même pas mal de petits qui auraient dû aller à Puget-Théniers, ça faisait beaucoup de routes, ça embêtait beaucoup de famille et heureusement qu’il y a des familles qui sont revenues pour soutenir l’école", explique un habitant.
Et ce soulagement ne s’arrête pas là. Une école dans un village, ça peut faire vivre les commerces. Nicolas est le gérant du bar restaurant communal. "On l’a ressenti. Rien que le matin pour le café avec les parents qui emmènent leurs enfants à l’école. Ça a été un plus pour tout le monde", estime-t-il.
Un plus pour tout le monde, et puis, "ils nous ont apporté de la gaîté". Jeanine, 82 ans, est la mémoire du village. "En entendant ces chants, ces cris des enfants, le village vit. Alors que quand vous n’entendez pas de bruit, rien alors que vous êtes dans un village, c’est mort", assure-t-elle.
Cette idée, pour sauver l’école, c’est donc celle du maire d’Ascros, Vincent Giobergia.
"La grande motivation c’est je pense les gens du village et les jeunes actifs qui ont des enfants, qui m’ont dit de toute façon s’il n’y a pas d’école nous on s’en va", explique-t-il.
Il le sait, l’aventure ne fait que commencer. Il faudra, tous les ans, rester vigilant pour garder l’école dans ce petit village. "Les enfants grandissent et donc on les perd dans nos écoles primaires donc il faut renouveler, ne pas perdre de vue les objectifs", confie le maire.
Cette initiative du maire a un effet boule de neige : deux familles sont venues s’installer, sans profiter du loyer modéré. Deux enfants supplémentaires, pour garder ouverte, le plus longtemps possible, l’école d’Ascros.