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Municipales 2020: à Sury-és-Bois, le maire obligé de se représenter pour éviter la tutelle préfectorale

"Mon maire, ce héros" (1\/5) - Jean-Claude Rimbault le maire de la commune ne voulait pas se représenter. Mais il y a été obligé car il n'y avait pas de candidat. Il manquait même 11 noms sur la liste qu'il a bien fallu trouver.

Jean-Claude Rimbault est un maire à l'énergie communicative, une force de conviction. Pour éviter la tutelle préfectorale pour son village de Sury-és-Bois dans le Cher, au nord de Bourges, environ 300 habitants, il a fallu trouver des colistiers. 

Alors il est allé frapper aux portes des maisons, pour convaincre. Claire pour commencer. Elle a entendu l'appel de Jean-Claude Rimbault. Elle n'imaginait pas son village sans son maire. "C’est la proximité d’avoir quelqu’un à qui tu fais un sourire, à qui tu peux dire ‘comment tu vas ?’ C’est nécessaire", indique-t-il. 

Jean-Claude Rimbault nous emmène ensuite dans le bar restaurant communal. Gilles sera lui aussi sur la liste et pour lui aussi, avoir un maire, c'est primordial. "Sinon il n’y a plus de communication entre les habitants", estime-t-il.

Et la course aux colistiers continue. "On va essayer de trouver Julia qui est la nouvelle présidente du comité des fêtes et elle a accepté d’être sur la liste", indique le maire. Entre Julia, 25 ans, et son maire, c'est une histoire d'amour, de proximité et d'engagement.

"J’ai vraiment apprécié de me dire que je peux devenir aujourd’hui actrice de mon village. J’ai deux enfants, j’ai besoin d’avoir un village qui vit", explique-t-elle. 

Une colistière de plus. On passe à la maison suivante, au pas de course. Nous sommes chez Jeanne-Marie et Daniel, retraités. Daniel qui est conscient de l'importance d'avoir un maire et du danger de la tutelle préfectorale. "Ça voulait dire qu’on était encore plus dans l’administratif. Et ça ne nous concernera même plus parce qu’on aura plus notre mot à dire", indique-t-il. 

Remplacé à mi-mandat ? 

Mais Daniel hésite encore un peu à se lancer dans l'aventure. "Je réfléchis encore", admet-il. C'est sans compter la force de persuasion de monsieur le maire. Jean Claude Rimbault, heureux de voir que son village a répondu présent. Son mot d'ordre n'a pas changé. "Ma commune, j'y tiens énormément", indique-t-il. 

Mais il sait que le combat n'est pas terminé. Il veut raccrocher l'écharpe à la moitié du mandat, mais hors de question de partir sans avoir bien préparé la suite. 

"Il faudra que très vite, un ou deux, ou même plus, de ces conseillers acceptent de se former à minima dans des domaines identifiés qui sont des compétences fortes de la commune pour pouvoir, le moment voulu, prendre la relève", explique-t-il. 

L'appel du maire de Sury-és-Bois a même dépassé ses attentes. Il avait besoin de 11 personnes, et 17 se sont manifestées. Fait inédit, il faudra barrer quelques noms pour désigner le Conseil municipal.

Rémi Ink et Benjamin Pelsy avec Guillaume Descours