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Nomination de Gérald Darmanin à l’Intérieur : "Ce qui est étonnant c’est qu’on n’entend absolument pas Marlène Schiappa"

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La nomination de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur continue de faire du bruit alors qu'une procédure dans l'enquête pour viol contre l'ancien maire de Tourcoing, a été relancée mi-juin.

Présomption d’innocence contre tribunal populaire. Après deux classements sans suite, la procédure dans l’enquête de la plainte pour viol contre Gérald Darmanin a été relancée mi-juin par la cour d'appel de Paris qui demande de nouvelles investigations. Une affaire judiciaire qui n’a pas empêché la nomination de l’ancien maire de Tourcoing au ministère de l’Intérieur, l’un des postes les plus importants du gouvernement.

Une nomination qui a provoqué l’ire des associations féministes qui ont notamment manifesté devant le ministère de l’Intérieur mardi matin, à l’occasion de la passation de pouvoir entre Christophe Castaner et Gérald Darmanin. Ce dernier a demandé ce jeudi matin sur RTL "le droit à la présomption d’innocence", ajoutant se tenir à disposition de la justice.

"Je trouve ces procédés lamentables. On a le droit de pas être d’accord mais on ne peut pas cracher au visage des gens en place publique", a dénoncé sur le plateau des "Grandes Gueules" Johnny Blanc, prenant la défense de Gérald Darmanin. "Il faut comprendre que quand quelqu’un est condamné, il perd énormément de choses après condamnation. Avant ça il y a parfois des détentions provisoires ou la personne est déjà en train de perdre beaucoup. Je crois qu’il faut faire attention à ce quelqu’un soit vraiment condamné avant de le mettre au pilori", a estimé de son côté Joëlle Dago-Serry.

"Dans la vie, l’employeur il sait que t’es accusé de viol, il ne t’embauche pas ! "

"Je ne suis pas solidaire tant que je ne suis pas certaine que Monsieur Darmanin est un violeur. Il faut qu’il le soit réellement pour qu’il perde tout ce qu’il a à perdre (…) S’il est prouvé que tu es problématique tu ne dois être ni ministre, ni secrétaire d’Etat ni rien du tout", a-t-elle ajouté.

"Dans la vie, l’employeur il sait que t’es accusé de viol, il ne t’embauche pas ! Donc Darmanin pour moi ne devrait pas être ministre", a lancé Elina Dumont. Mais ce qui a le plus choqué l’intervenante sociale c’est l’attitude de Marlène Schiappa, l’ancienne secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes devenue ministre déléguée chargée de la citoyenneté sous le contrôle du ministère de l’Intérieur et de Gérald Darmanin.

"À une époque, pour un rien, on l’entendait. Un chroniqueur disait ‘pétasse’, on l’entendait. Et là, ce qui est étonnant c’est qu’on n’entend absolument pas Marlène Schiappa. Elle pourrait répondre aux femmes qui se plaignent de la nomination de Darmanin. Et là, elle est extrêmement silencieuse", a dénoncé Elina Dumont.

Les faits concernant Gérald Darmanin remontent à 2009, la première plainte pour viol a été déposée en 2017. La plaignante assure que l'ancien maire de Tourcoing lui aurait fait miroiter son appui auprès du ministère de la Justice, en échange de faveurs sexuelles. À l'époque, Gérald Darmanin avait reconnu une relation consentie avec cette femme. D'abord classée sans suite en 2018, la procédure a été relancée mi-juin par la cour d'appel de Paris qui demande de nouvelles investigations.

G.D.