"On marche sur la tête": une nouvelle taxe régionale des entreprises pour financer les transports publics

Taxer les entreprises pour financer les transports publics? Cela vient d’être autorisé par une nouvelle mesure incluse dans le budget 2025: le “versement mobilité”. Une contribution prélevée à toutes les entreprises de plus de 11 salariés à hauteur de 0.15% de leur masse salariale.
Les régions ont la liberté de la mettre en place, ou pas. Mais plusieurs régions ont déjà fait savoir qu’elles n’appliqueront pas cette mesure. C’est le cas des Hauts-de-France, dont le président Xavier Bertrand, mène la fronde.
Il juge que “les régions ne sont pas là pour mettre la tête sous l’eau des entreprises” et assure qu’il ne prélèvera pas ce nouvel impôt. "La Région n’est pas là pour taxer les entreprises, l’Etat le fait déjà trop”, a-t-il ajouté.
Pas de taxe non plus dans les Pays de la Loire.
"Jamais je ne mettrai en œuvre une taxe nouvelle sur nos entreprises. On marche sur la tête. Notre économie n’a pas besoin de plus d’impôts, mais de moins d’impôts!”, s’est agacé dans Ouest France la présidente de la région Christelle Morançais.
Un fort besoin de financement
Et la Normandie n’appliquera pas non plus cette taxe. Des régions de droite, vent debout contre une mesure pourtant défendue par la droite au Sénat et réclamée de longue date par les régions elles-mêmes.
Jusque-là seule l’Île-de-France y avait droit. En Occitanie, la socialiste Carole Delga s’en réjouit. Dans le Sud, le macroniste Renaud Muselier, lui, s'interroge. Favorable par principe, il va d’abord consulter les entreprises locales.
En fait les régions sont face à un dilemme: se saisir de cette nouvelle source de financement, au risque de braquer les entreprises ou bien renoncer à ce magot malgré les besoins énormes de financements dans les transports.