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"On s'en fout": sur l'abaya, Louis Boyard dénonce une "diversion islamophobe" du gouvernement

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Le député Nupes-LFI Louis Boyard a estimé ce lundi sur RMC que la polémique liée à l'interdiction de l'abaya, actée fin août par le gouvernement, est une "diversion" pour éviter les sujets qui fâchent de la rentrée scolaire.

12 millions d'élèves font leur retour à l'école, ce lundi. Une rentrée 2023-2024 où les pénuries d'enseignants, malgré la promesse d'un professeur devant chaque classe, ont été parfois éclipsées par l'annonce la semaine dernière de l'interdiction de l'abaya.

Le débat sur ces longues robes traditionnelles couvrant le corps portée par certaines élèves musulmanes avait émergé l'année dernière, et a dominé médiatiquement l'avant-rentrée scolaire. Il a été rouvert par le nouveau ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, qui a acté leur interdiction le 27 août dernier. Une décision saluée par Emmanuel Macron qui assure ne "rien vouloir laisser passer" à ce sujet.

"Cela n'intéresse que les plateaux télés et le gouvernement"

Certains membres de l'opposition estiment que ce n'était pourtant pas une question essentielle en cette rentrée 2023-2024, et accusent le gouvernement de faire "diversion". C'est le cas de Louis Boyard ce lundi 4 septembre sur RMC.

Dans un propos liminaire à son interview dans "Apolline Matin", le député de La France insoumise a souhaité, non sans ironie, une "bonne rentrée" aux élèves aux professeurs aux parents et à... Gabriel Attal.

"Le ministre de l'Education nationale n'a jamais été à l'école publique, donc ce sera aussi une grande découverte pour lui. Il découvrira donc que le sujet de la rentrée n'est pas l'abaya", tacle-t-il.
L'invité du jour : Louis Boyard - 04/09
L'invité du jour : Louis Boyard - 04/09
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"On s'en fout ! On a d'autres problèmes"

Louis Boyard estime qu'il aurait fallu parler avec plus d'insistance de l'augmentation du prix des fournitures scolaires, mais aussi de "la promesse non-tenue d'un professeur devant chaque classe".

"A chaque fois qu'ils ne sont pas pas capabales de bien organiser une rentrée, ils font la même diversion", accuse-t-il. "Parfois, c'est le burkini, la question des accompagnatrices scolaires, le hijab dans le foot... A chaque fois qu'ils échouent, ils font une polémique islamophobe", accuse-t-il.

Il estime que cette question n'intéresse "que les plateaux télés et le gouvernement".

"Les lycéens, si on les interrogeait, ils parleraient plutôt du réchauffement climatique, de Parcoursup (la plateforme controversée d'admission aux formations post-bac) et de la dépression qui règne dans la jeunesse", assure le député insoumis.

"On s'en fout, on a d'autres problèmes que les polémiques islamophobes utilisées par Gabriel Attal pour cacher le fait qu'il y a des gamins dans ma circonscription qui n'ont pas toutes les fournitures scolaires ni un enseignant dans leur salle de classe", dénonce-t-il.

Élisabeth Borne a pourtant récusé ce dimanche toute "stigmatisation" après la décision d'interdire le port de l'abaya, dénonçant au passage des "tentatives de provocation" et de "manipulation" sur la question, "notamment" de La France insoumise.

"Je veux dire les choses très clairement: il n'y a aucune stigmatisation. Chacun de nos concitoyens, quel que soit sa religion, a toute sa place dans notre pays", a-t-elle assuré sur RTL.

J.A.