"On sent qu'elle s'apprête à gouverner": la gauche modérée est-elle vraiment aux portes de Matignon?

Deux jours après l'annonce de sa démission, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a éludé toute dissolution ce mercredi lors d'un point presse. L'éphémère chef du gouvernement a souligné la "volonté" des forces politiques du centre, de la droite et de Place publique, d'avoir un budget "avant le 31 décembre".
Une déclaration qui semble annoncer l'arrivée de la gauche au pouvoir, et notamment du PS: "On sent que la gauche s'apprête à gouverner" analyse ce mercredi sur le plateau des Grandes Gueules Olivier Truchot. Sébastien Lecornu rencontre le PS, les écologistes et le PCF ce mercredi et pourrait aussi suspendre la réforme des retraites en guise de gage à la gauche.
"Lecornu est en slip"
"La gauche représente 30% et c’est elle qui va gouverner", ajoute-t-il. Reste que le PS compte plus de députés (68) que les partis des ex-Premier ministre, Michel Barnier (LR, 50 sièges) ou François Bayrou (Modem, 36 élus). "Lecornu est en slip", estime Alain Marshall alors qu'après une première tentative de formation de gouvernement, il semble jouer son va-tout pour trouver une issue à la crise politique.
En témoigne son intervention ce mercredi matin: "C’était très long pour pas grand-chose avec beaucoup d’éléments de langage", se désespère sur RMC l'enseignante Fatima Aït-Bounoua. "Il parle de problèmes partisans mais il a une incapacité à se remettre en question, ça m’agace un petit peu".
Nouvelle prise de parole attendue
Seul point intéressant, note-t-elle, l'annonce sur les indemnités des ministres éphémères. Selon la constitution, ils auraient pu toucher 3 mois de salaire pour seulement 14h à leur poste et sans même de passation de pouvoir. Mais Sébastien Lecornu a écarté cette possibilité.
Mais cela reste "une annonce bidon", nuance Olivier Truchot: "Il y a 18 ministres, 12 l’étaient déjà et 6 ont été nommés alors que ce sont des parlementaires. Ils continuent à être payés par le parlement. Ils n’étaient pas non plus concernés par cette règle, cette annonce est bidon", tacle-t-il.
Sébastien Lecornu doit de nouveau s'exprimer en fin de journée après ses entretiens avec les forces de gauche, LFI exclus. Pour peut-être permettre d'y voir plus clair et donner enfin un gouvernement à la France après des semaines d'errance.
Encore faudra-t-il convaincre La France insoumise. Sur RMC-BFMTV, Mathilde Panot la président du groupe LFI à l'Assemblée nationale, assure ce mercredi "ne pas croire à un gouvernement de gauche" mais "ne censurera pas a priori" un gouvernement si il est composé uniquement de socialistes, d'écologistes et de communistes.