"On vit chez les fous": le plaidoyer de Louis Sarkozy contre les frais de représentation des élus

Nouvelle polémique: des élus sont critiqués pour leurs frais de représentation, parfois utilisés pour des dépenses personnelles. La maire du 8ᵉ arrondissement Jeanne d'Hauteserre s’est d’ailleurs illustrée par ses dépenses liées à sa garde-robe. Elle affirme qu’un maire doit être bien "sapé".
Comment ne pas comprendre? Nous vivons chez les fous. Le déficit est abyssal, notre dette légendaire. Les gouvernements se succèdent, tous jurant qu’il faut se serrer la ceinture et pendant ce temps, certains élus continuent de profiter d’indemnités opaques et mirobolantes.
"Être élu, c’est servir, pas se servir"
Mais d’où vient cet argent ? Où sont passés les 40 milliards d’économies promis ? Ce n’est pas une histoire de notes de frais: c’est une question de respect. Quand on est élu, on dépense l’argent des Français. Et quand ces mêmes Français comptent chaque euro pour finir le mois, voir des responsables publics s’offrir vêtements, repas ou voyages aux frais du contribuable est une insulte, une trahison morale.
Le problème n’est pas une personne, ni un parti: c’est une mentalité. Celle du confort, du confort institutionnel. Une partie de la classe politique vit encore comme au siècle dernier, persuadée que la fonction publique est un privilège, alors qu’elle est une charge. Être élu, c’est servir, pas se servir. "Afuera" à ces indemnités absurdes ! Qu’on commence par mener par l’exemple.
Des frais utilisés pour recevoir, se déplacer, représenter
Heureusement que ces frais existent, mais encore faut-il savoir qui les contrôle. Et là est tout le problème: personne ne sait. Qui rend des comptes ? À qui ? Comment ose-t-on expliquer aux Français qu’une maire d’arrondissement parisien puisse dépenser 30.000 euros pour ses représentations, en pleine catastrophe budgétaire nationale?
Certains élus confondent manifestement l’argent public avec leur portefeuille personnel. En agissant ainsi, ils violent le pacte sacré entre le peuple et ses représentants. La transparence n’est pas une suspicion: c’est le fondement même du contrat démocratique. Si vous n’avez rien à cacher, alors montrez tout. Car dans une République digne de ce nom, la confiance ne se décrète pas, elle se mérite.
Une classe politique déconnectée?
La classe politique est complètement déconnectée. Ces histoires, loin d’être anecdotiques, sont destructrices. Jamais les Français n’ont eu moins confiance en leurs représentants. Jamais ils n’ont autant douté de la sincérité de ceux qui les gouvernent. Et comment les blâmer, face à de tels spectacles ?
On a vu naître, au fil du temps, une habitude, une facilité, une forme de routine qui éloigne la politique du peuple qu’elle prétend servir. Ce n’est plus une mission, c’est devenu un métier, parfois une rente. C’est cette dérive qu’il faut corriger — et vite — si nous voulons restaurer un minimum de respect entre gouvernants et gouvernés.
Que la politique redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être: un service et un honneur. Les Français se moquent d’avoir des élus "bien sapés", ils veulent des élus respectables. Peu importe qu’un responsable politique s’habille en Prada ou en sac-poubelle, qu’il voyage en vélo ou en avion privé — tant qu’il gouverne avec sagesse, prudence, justice et modération. Voilà ce que nous attendons : non pas des figures de prestige, mais des serviteurs de la nation.