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"Il faut absolument se ressaisir": l'alerte des entreprises après la démission de Sébastien Lecornu

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Après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, les entrepreneurs s'inquiètent du climat morose pour l'investissement et l'économie. Le patron de CCI France dresse sur RMC un funeste constat de la situation économique et appelle l'ensemble des acteurs à se ressaisir.

La crise politique se poursuit après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, dont le gouvernement aura tenu une douzaine d'heures seulement. Et avec cette crise, c'est l'instabilité économique qui persiste. Dans la foulée de la démission du chef du gouvernement, la bourse de Paris a immédiatement perdu 2% avant de clôturer à -1,36% en fin de journée.

Pour les entreprises, quelle que soit leur taille, c'est une douche froide de plus: "C'est très tendu", alerte ce mardi sur RMC et RMC Story Alain di Crescenzo, le président de CCI France, qui regroupe les 121 chambres de commerce et d'industrie du pays.

"Si ça ne se stabilise pas, ce sont même des 'no man's land' qui vont se créer, notamment dans les territoires ruraux", s'inquiète-t-il.

"On va de records en records..."

Les entreprises en difficulté sont de plus en plus nombreuses: "En 2024, 66.000 entreprises déclarées en difficulté, record jamais atteint, en 2025 on va atteindre les 68.000, si tout ne va pas plus mal. On va de records en records", poursuit Alain di Crescenzo.

Les radiations d'entreprise, volontaires ou du fait des difficultés des entreprises, ont aussi explosé: "Au premier trimestre 2025, on en a eu 168.000, en 2024 sur toute l'année, on en avait 310.000. Il y a une accélération des difficultés, il faut absolument se ressaisir et redresser notre économie" ajoute le président de CCI France.

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"Quand il n'y a pas de croissance, des problèmes de marge et d'endettement et que vous ne voyez pas de solution avec une croissance annoncée comme molle à moins de 1% en 2025, les investisseurs mettent le pied sur le frein pour préserver ce qu'ils ont. Ils investissent moins", explique Alain di Crescenzo.

"L'an dernier, les baisses des investissements ont été de plus de 10%, résultat, il y a une baisse des embauches", poursuit-il.

Toutes les prévisions économiques à la baisse

Immédiatement après la démission du Premier ministre, l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques, a revu à la baisse les prévisions de croissance de la France.

Une mauvaise nouvelle pour tous les secteurs, même ceux qui allaient légèrement mieux comme le logement: "On avait une petite remontée mais on est loin du compte. On est largué en termes de production de logements par rapport aux besoins de nos concitoyens et de nos entreprises", se désole Alain di Crescenzo qui poursuit son constat macabre.

"Et en termes de transactions immobilières, elles ont chuté de 20% l'année dernière. Les taux d'intérêts aussi sont des freins à l'investissement. Chaque fois qu'ils augmentent d'un point, vous perdez une pièce", conclut-il.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC