Poids de Bercy, buzz, influence d'Emmanuel Macron: l'ex-ministre Christophe Béchu se confie

Retour à Angers pour Christophe Béchu. L'ancien ministre de la Transition écologique d'Elisabeth Borne puis de Gabriel Attal a récupéré son fauteuil de maire de la préfecture du Maine-et-Loire depuis la dissolution.
De son passage au gouvernement, il en garde des souvenirs contrastés: "Être appelé au gouvernement, c’est comme si vous êtes appelé en Equipe de France et que vous devez rejoindre Clairefontaine. Vous comprenez que vous n’allez peut-être pas jouer à votre poste si vous voulez du temps de jeu", explique Christophe Béchu ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules délocalisé dans la préfecture du Maine-et-Loire.
Des décisions uniquement prises à Bercy et à l'Elysée?
"J’ai rencontré des tribus indiennes j’ai parlé à la tribune de l’ONU, rencontré nos équipes à Dumont-Durville en Antarctique, j’ai négocié avec des gouvernements étrangers, j’ai vécu plein de choses formidables", se souvient l'élu qui déplore cependant la verticalité de certaines décisions.
"J'ai vu aussi les limites: le poids de Bercy dans une partie des décisions, la façon dont tout remonte, le système est tellement pyramidal que vous avez du mal à faire les choses. Il y a plus de collégialité à l'échelle locale qu'au plan national", regrette Christophe Béchu.
Mais pas question de charger le président de la République Emmanuel Macron: "Il y a un rejet du Président avec des phrases mal comprises et une dissolution dont on se demande en quoi elle a clarifié la situation. Mais il n'y a pas que ça".
"Si on n'a pas un truc trash à dire, ça n'intéresse personne"
Le maire d'Angers déplore aussi sur RMC et RMC Story "l'extrême-médiatisation de la politique nationale qui oblige tout le temps tout le monde à réagir". "On demande de réagir à un faits divers, au commentaire d'untel. Si on n'a pas un truc trash ou polémique à dire, ça n'intéresse personne. On transforme le champ politique en commentaires de plus en plus acerbes de ce qu'il se passe".
Pour améliorer la situation, il veut moins de "grandes gueules en politique" et plus d'action: "C'est comme ça qu'on réconcilie les gens". Et pour réconcilier les Français, un espoir, Edouard Philippe, dont Christophe Béchu est l'un des principaux soutiens: "Il est en pleine forme", assure-t-il alors que l'ex-Premier ministre a de grandes ambitions pour l'élection présidentielle de 2027.