Emmanuel Macron "meurtri" par les critiques: "Il est le premier responsable de ce qui lui arrive"

Emmanuel Macron est-il hermétique aux critiques? Visiblement non, à en croire son épouse Brigitte Macron, interrogée à ce sujet au JT de 13h de TF1 mercredi. "Parfois, ce qu’il entend, ça le meurtrit. C’est très difficile, mais il le garde pour lui. Avant, il parlait beaucoup plus facilement", a-t-elle expliqué.
En novembre, selon le baromètre politique d’Odoxa, 76 % des Français estimaient qu'Emmanuel Macron n'était pas un bon chef d'État. Selon un autre sondage du même sondeur, paru le 3 janvier, 61% des Français souhaitent désormais qu’il démissionne, soit une hausse de 7 points depuis septembre.
"Discours pas audible"
Brigitte Macron "a parlé de la psychologie du chef de l'Etat mais ce discours n'est pas du tout audible, il est centré sur sa souffrance à soi", a jugé ce jeudi sur RMC, au micro d'Estelle Midi, Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po.
"Les Français ne sont pas trop durs avec lui. Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir et il n'a pas donné d'élan à sa campagne en 2022. Il est le premier responsable de ce qui lui arrive. Il aurait dû faire campagne, poser un cadre et expliquer pourquoi il est candidat", et ce malgré le contexte de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, qui a téléscopé le début de son entrée en campagne, a-t-il pointé.
Selon l'universitaire, si l'impopularité du président de la République était déjà existante avant cet été, ce dernier paie nettement les frais de la dissolution de juillet, qui a abouti à une instabilité politique et la censure de l'éphèmère gouvernement de Michel Barnier. Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, est lui aussi sous la menace de ne pas passer l'hiver.
"La dissolution, c'est ce qu'on lui reproche. Personne n'a compris cette décision", selon Philippe Moreau-Chevrolet
D'ici la fin de son mandat, en 2027, Emmanuel Macron peut-il inverser sa cote de popularité? "Il faut qu'il comprenne ce qu'il se passe et qu'il fasse un pas vers les Français. Ce n'est pas l'inverse qui va se produire", a estimé Philippe Moreau-Chevrolet. "S'il stabilise son gouvernement, s'il accepte [...] une alliance avec le PS [...] et qu'il accepte de faire une croix sur sa réforme des retraites. Ce n'est pas perdu, c'est quelqu'un qu'on a élu et réélu."