Polémique Rachel Keke: "Tu ne peux pas être raciste le lundi et pas le mardi" pour Marie-Anne Soubré
Rachel Keke directement dans le grand bain de la politique, avec ses hauts, et ses bas. Dimanche, elle était élue députée, battant l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Après la liesse de la victoire, et un petit pas de danse devant l'Assemblée nationale le lendemain, cette figure de la lutte sociale des femmes de chambre a vite déchanté.
De nombreuses captures d'écran de son ancien compte Facebook ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant par exemple des partages de publications soutenant Bachar al-Assad, Marine Le Pen, des posts homophobes ou encore anti-maghrébins. Mercredi soir, la députée Nupes a finalement réagi à ces informations.
"Il y a quelques années, j'ai repartagé sur Facebook des posts qui ne reflètent absolument pas qui je suis et ce que je défends aujourd'hui dans mon combat politique", écrit celle qui entend porter la voix des travailleurs "invisibles" à l'Assemblée
Des justifications qui ne convainquent pas Marie-Anne Soubré, avocate, dans les Grandes Gueules, alors qu'elle était pourtant prompte à défendre Rachel Keke sur les attaques sociales qu'elle subissait.
"Il n'y a rien à pardonner. A partir du moment où tu prends des positions politiques publiques, tu dois les assumer toute ta vie"
"Homophobe un jour, homophobe toujours. Tu peux pas être raciste le lundi, et plus raciste le mardi. Ça va pas la tête ? C'est hors de question. Pour moi, il n'y a rien à pardonner. A partir du moment où tu prends des positions politiques publiques, tu dois les assumer toute ta vie. Il y a deux solutions: soit elle va dans le sens du vent et a des opinions de girouette et là c'est inquiétant. Soit son acceptation de l'homosexualité est opportuniste et elle est pronfodément homophobe. Je n'ai aucune sympathie pour elle", lance-t-elle.
Kévin Bossuet, professeur d'histoire-géographie, rappelant son passé au Front de gauche puis au PS avant de se "droitiser" comme il l'admet, estime qu'il est normal de voir des opinions politiques évoluer, et pense plutôt que Rachel Keke partageait simplement des posts sur les réseaux sociaux sans trop de convictions.
"Je pense que cette femme est l'incarnation de la dépolitisation du milieu populaire. Il y a une forme de mépris social (à la critiquer), je le dis d'autant plus qu'elle incarne le contraire total de mes idées politiques. Attention à ne pas sombrer dans un populisme inversé", lance-t-il. Marie-Anne Soubré lui rétorque que c'est justement en la jugeant sur les faits qu'on la respecte. "La respecter, c'est justement lui dire que ce n'est pas parce qu'elle vient d'un milieu populaire que vous avez le droit d'avoir des opinions pourries", conclut-elle.