Pour espérer gagner, Valls doit attirer des électeurs qui ne se sont pas déplacés au premier tour

Fin du suspense ce dimanche soir pour la primaire à gauche. Les électeurs du second tour ont commencé à voter dimanche pour choisir entre Benoît Hamon, favori, et Manuel Valls, le candidat qui portera les couleurs socialistes à la présidentielle. Et, à la mi-journée, "sur 75% des bureaux de vote (...), nous avons 567.563 votants. Ce qui représente une hausse de participation par rapport à la participation enregistrée la semaine dernière à la même heure et sur le même nombre de bureaux de vote remontés, d'un peu plus de 21%", a déclaré le président du comité d'organisation de la primaire, le député PS Christophe Borgel.
Et cette participation en hausse est une bonne nouvelle pour Manuel Valls estime Laurent Neumann, éditorialiste sur RMC. En effet, selon lui, la seule chance de l'ancien Premier ministre est d'attirer de nouveaux électeurs vers les bureaux de vote. "La participation est cruciale, comme elle l'était au premier tour, analyse-t-il. Si l'étiage est le même qu'au premier tour alors les résultats seront conformes à ceux du premier tour et Benoît Hamon devrait l'emporter assez largement."
"La participation est cruciale"
"Pour espérer renverser la table, Manuel Valls doit absolument attirer des électeurs qui ne se sont pas déplacés au premier tour, ajoute-t-il. Sinon ce deuxième tour ressemblera à un référendum pour ou contre Manuel Valls". Mais, in fine, Laurent Neumann, considère que, peu importe le gagnant, cette primaire risque de signer la fin du PS à moyen terme. "Si, pendant de longues semaines, le candidat issu de la primaire végète aux alentours de 10%, avec une dizaine de points de retard sur Emmanuel Macron, la tension va être très, très forte".
"Mais il y a clairement le risque qu'il arrive au Parti socialiste ce qui est arrivé au Pasok grec après les victoires électorales de Syriza, souligne-t-il encore. Depuis, le Parti socialiste grec végète entre 5 et 10%. Donc clairement, ce parti est mort, en tout cas marginalisé. Et ce risque pèse au-dessus du Parti socialiste français s'il n'arrive pas à faire fi de ses divisions et à rassembler".