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Pourquoi le gouvernement a tant de difficultés à dissoudre "Les Soulèvements de la Terre"

Pourquoi le gouvernement a tant de difficultés à dissoudre "Les Soulèvements de la Terre"

Pourquoi le gouvernement a tant de difficultés à dissoudre "Les Soulèvements de la Terre" - YOHAN BONNET / AFP

Alors que le rassemblement contre le tunnel Lyon-Turin, à l'appel des "Soulèvements de la Terre", a été interdit par le préfet de Savoie, le gouvernement fait face à des difficultés pour dissoudre le mouvement.

C’est un rassemblement qui inquiète les autorités, celui des opposants au tunnel de Lyon-Turin. Le préfet de Savoie a annoncé qu'il allait interdire le rassemblement prévu ce week-end en raison de 'risques de débordements'. 2000 gendarmes et policiers doivent également être déployés.

La manifestation de ce samedi est notamment à l'appel du mouvement "Les Soulèvements de la Terre". Le gouvernement avait annoncé vouloir dissoudre ce mouvement en mars dernier, après les incidents de Sainte-Soline.

Sauf que depuis, cette dissolution n'arrive pas et le dossier est plus compliqué que prévu pour le gouvernement. L'exécutif fait face à deux difficultés. D'abord “les Soulèvements de la terre” n'est pas une structure organisée, mais un rassemblement de plusieurs associations, ONG, et même des partis politiques. Par exemple Attac ou le parti Europe-Écologie-Les Verts peuvent être considérés comme membres du mouvement. Le gouvernement ne dissoudra donc pas une association, mais un "groupement de faits".

Une dissolution avant juillet?

Ensuite, et c'est le plus gros problème, il faut une justification suffisamment solide pour motiver cette dissolution.

Et selon plusieurs soutiens du mouvement, il est impossible de démontrer que “les Soulèvements de la Terre” ont organisé et provoqué les violences lors du rassemblement de Sainte-Soline.

Les nouvelles dégradations lors d'une manifestation du mouvement le week-end dernier, dans une serre près de Nantes, pourraient ajouter des éléments au dossier. Mais est-ce suffisant en cas de recours devant le Conseil d'Etat…

Le ministère de l'Intérieur assure que la dissolution sera annoncée le 21 ou 28 juin prochain, le temps de s'assurer que les arguments juridiques sont inattaquables.

Romain Cluzel (édité par T.R.C.)