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Premier ministre: des avancées et un pacte "ni 49.3, ni censure" proposé aux partis politiques

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Emmanuel Macron s'est engagé à nommer un nouveau Premier ministre dans les 48 heures. Le chef de l'Etat, qui a reçu ce mardi les partis d'opposition, sauf RN et LFI, a proposé le principe d'un gouvernement qui n'utiliserait plus le 49.3 et donc qui ne serait plus censuré.

Un Premier ministre d'ici ce jeudi soir. C’est l’engagement qu’a pris le président de la République, Emmanuel Macron. Il s'est engagé ce mardi à nommer le successeur de Michel Barnier dans ce délai.

Le chef de l’Etat a réuni pendant deux heures et demie les représentants des forces politiques, hors RN et LFI, pour tenter de sortir de l'impasse politique provoquée par la chute du gouvernement. Et cette réunion a permis quelques avancées.

De l'avis général des participants, les choses bougent. Le président l'a même souligné à la fin de la réunion. Un cadre du bloc central est optimiste et s'avance. "On est presque sur un accord tacite" selon lui. Le chemin qui se dessine effectivement, c'est ce pacte de non-censure. C’est-à-dire un Premier ministre qui s'engage à ne pas utiliser de 49-3 et, en échange, des oppositions qui ne censurent pas le gouvernement. "Une option pertinente, si elle permet d’assurer la stabilité", estime-t-on dans l'entourage du président.

Pour pousser à la négociation, Emmanuel Macron a dit sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale d'ici 2027. Ne pas utiliser le 49.3, c'est la seule solution pour que le prochain gouvernement ait une chance de tenir, explique la patronne des écologistes, Marine Tondelier.

“Si on n’a pas recours au 49.3, alors mécaniquement, on est obligé de travailler en équipe à l’Assemblée nationale. Alors, après, il nous a demandé de nous engager à ne pas déposer de motion de censure si ce n’est pas un gouvernement du NFP. À ça, on répond permettez-nous d’attendre de voir qui le président de la République va nommer”, assure-t-elle.

Les Républicains se disent très prudents

Les écologistes posent leurs conditions et ils ne sont pas les seuls. À l'Élysée, les Républicains ont exprimé leurs réticences. Le trésorier du parti Daniel Fasquelle s'inquiète déjà. Un tel accord pourrait ouvrir la voie à un vote de la gauche et du RN pour abroger la réforme des retraites.

“C’est un piège dans lequel il faut absolument ne pas tomber. Donc oui pour une majorité de non-censure. Mais nous, Les Républicains, nous y mettrons un certain nombre de conditions pour éviter qu’on parte dans du grand n’importe quoi”, pointe-t-il.

On l'entend, cet accord est loin d'être scellé. Au sein du bloc central, les positions divergent. Si le Modem semble ouvert à l'idée, Gabriel Attal, lui, ne prend pas position.

En attendant, Emmanuel Macron promet de nommer son Premier ministre d'ici jeudi. Charge à lui de réunir à nouveau les forces politiques et d'avancer sur le fond. Autant dire, d'entrer dans le vif du sujet. "On n'est pas au bout" lâche un pilier de la majorité. Un conseiller ministériel voit même le prochain gouvernement composé seulement au mois de janvier.

Hélène Terzian et Romain Cluzel avec Guillaume Descours