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Primaire à gauche: "Manuel Valls n'est pas le mieux placé pour rassembler toute la gauche"

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Benoît Hamon est arrivé en tête du premier tour de la primaire de la gauche, devant Manuel Valls, qu'il affrontera pour le second tour. Ce sont donc deux lignes claires, et distinctes, qui sont opposées. "Les gauches irréconciliables", selon la formule popularisée par l'ancien Premier ministre. Et chez les sympathisants socialistes, le "tout sauf Valls" est assez répandu.

Manuel Valls, arrivé deuxième dimanche au premier tour de la primaire socialiste élargie, a appelé les électeurs à faire le choix au second tour entre "la défaite assurée" s'ils désignent Benoît Hamon et "la victoire possible" à la présidentielle. Pourtant, chez les sympathisants socialistes, la ligne "tout sauf Valls" est très souvent évoquée. C'est le cas par exemple à Marseille, où Zinou est venue voter ce dimanche pour contrer l'ancien Premier ministre.

"Il est trop autoritaire"

"Je suis venue barrer la route à Manuel Valls, affirme-t-elle. Ce n'est pas un homme de gauche". Et lui reprocher l'utilisation du 49-3: "On a de la mémoire, on n'est pas des crétins. Il faut arrêter de nous prendre pour des c…! Je continuerai donc à faire barrage". D’autres, comme Michel, estiment tout simplement que ce n’est pas le meilleur candidat possible pour la présidentielle. "C'est un personnage très clivant. Ce n'est donc pas le mieux placé pour rassembler toute la gauche, de Mélenchon à Macron, analyse-t-il. Ce n'est pas quelqu'un qui rassemblera les forces progressistes. Il est trop autoritaire".

Ici, on soutient donc Benoît Hamon. C'est le cas par exemple de Daniel Bœuf, mandataire d’Arnaud Montebourg à Marseille, qui va faire en sorte d’amplifier le résultat du premier tour: "On va rapidement organiser une réunion des militants pour être sûr qu'ils vont participer à la campagne et assurer la victoire de Benoît Hamon." Et de considère que "c'est joué. On devrait pouvoir recentrer le Parti socialiste à gauche".

"Voter pour Valls n'est pas une option possible"

Valérie, elle, vit à Nantes. Et, pour elle, c’est une question de principe: Manuel Valls a été au pouvoir, il a échoué et il n’a donc pas sa place dans le futur gouvernement. "Voter pour Valls n'est pas une option possible, quoi qu'il advienne, souligne-t-elle. Je pense que la politique qu'il mènerait ne serait pas très différente de celle menée depuis déjà un certain nombre d'années. Je pense qu'on ne peut plus faire croire aux Français que le monde de demain sera un monde où tout le monde va travailler. Ce n'est plus tout à fait réaliste."

Pour Pascal, plus que son programme, c’est la personnalité de Manuel Valls qui le bloque: "La posture un peu républicaine, un peu rigide me gêne un peu. Cette façon de vouloir trancher toujours seul aussi. Il ne donne pas le sentiment d'avoir un esprit d'équipe. Je ne suis pas sûr qu'il ait la capacité d'écoute pour prendre des décisions. Il est un peu robotique".

M.R avec Lionel Dian