Quand on est Jean-Luc Mélenchon, c’est quand même un tour de force d’arriver à faire une affiche sereine
"Le candidat du Frexit", "Une volonté pour la France", "La France doit être une chance pour tous", "Faire battre le coeur de la France", "La force du peuple"... Autant de slogans de campagne qui seront affichés dès lundi. Un million d’affiches officielles des candidats à la présidentielle doivent être collées près des mairies et bureaux de vote dès lundi, date de démarrage officiel de la campagne. Toutes les affiches sont destinées à être collées sur environ 80 000 panneaux d’affichage partout en France métropolitaine.
Seuls ceux qui atteindront le seuil des 5% de voix au premier tour, le 23 avril, seront remboursés de leurs frais de campagne, dont le plafond est fixé à 16,8 millions d’euros (22,5 millions pour ceux arrivant au second tour). Les autres ne seront remboursés qu’à hauteur de 800 000 euros. Les candidats ne seront remboursés que sur ce qui fait partie de la campagne officielle. Les bulletins de vote, la circulaire, l’impression de l’affiche et le collage sont donc hors du budget des candidats.
"Vous allez capter pleins d’informations sans vous rendre compte"
On tire d’ailleurs beaucoup d'enseignements sur le ton de la campagne lorsqu'on observe les affiches des candidats. La mise en scène du candidat pour faire passer un message parle à l'inconscient selon Philippe Moreau-Chevrolet enseignant en communication politique. "Vous allez capter pleins d’informations sans vous rendre compte que vous les avez enregistrées. C’est exactement ça qu’essaie de faire Mélenchon avec cette affiche. Un fond de mer, ou de ciel, on est sur quelque chose de très marin. Et quand on est Jean-Luc Mélenchon, c’est quand même un tour de force d’arriver à faire une affiche sereine. C’est très différent pour François Fillon, qui a un regard qui a pris beaucoup de rides, et c’est marqué en dessous ‘une volonté’. Ça veut dire ‘je suis là, je suis debout, je résiste et je vous regarde dans les yeux’. Et puis regardez Marine Le Pen. On a une affiche où il n’y a même plus le nom de Le Pen. Elle a tué le père, et il n’y a pas non plus Front national".
"Les Français n’ont pas pu faire entendre leurs préoccupations"
Ce qui marque le plus dans une affiche c'est le slogan. "Le slogan qui marche c’est celui qui résume une époque. Comme ‘travailler plus pour gagner plus’, c’est 2007, c’ets la campagne pour le pouvoir d’achat". Mais cette année, pas de slogan qui se démarque selon Philippe Moreau-Chevrolet. La raison: aucun thème de campagne n'a pu s'imposer. "C’est une campagne qui a été concentré sur les affaires. Les Français n’ont pas pu faire entendre leurs préoccupations. On a une campagne qui est passée à côté des Français". Et sans thème de campagne, il craint que cette année le vote des Français se fasse par défaut, sûrement par conviction.