"Que l'immigration devienne une priorité en France": l’avis tranché d’Arthur Chevallier

Michel Barnier "envisagerait" de créer un ministère de l’Immigration, selon Franceinfo. La gauche s’étrangle, Matignon dément. Mais il est plus que temps que l’immigration devienne une priorité, puisque le sujet est parmi les premières préoccupations des Français dans les sondages. Les écouter, c’est la moindre des choses. Un pays, c’est aussi sa souveraineté. Contrôler l’immigration, ça ne veut pas dire devenir méchant, ça veut simplement dire contrôler les frontières. Il est temps qu’on puisse en discuter de façon décontractée, sans s’insulter les uns les autres, et sans traiter qui que ce soit de fasciste. Il n’y aura bientôt plus qu’en France que l’immigration est un tabou.
D’ailleurs, l’Allemagne a annoncé ce lundi des mesures drastiques pour lutter contre. Cette décision vient du chancelier Olaf Scholz, qui appartient au parti SPD, c’est-à-dire une variante du Parti socialiste, et qui vient d’annoncer le rétablissement du contrôle sur toutes ses frontières, y compris françaises. Autre exemple, en Grande-Bretagne: aux dernières élections législatives, le parti travailliste a, lui aussi, déclaré vouloir renforcer le contrôle de l’immigration.
Ces partis réagissent en fait à la demande de l’électorat populaire, qui se détourne de plus en plus de la gauche pour se jeter dans les bras de l’extrême droite. On pourrait même dire qu’ils n’ont pas le choix: s’emparer du sujet ou disparaître.
L’immigration n’est pas un sujet d’extrême droite
L’immigration n’est pas un sujet d’extrême droite par nature. Elle nous concerne tous puisque près d’un quart des Français sont aujourd’hui issus de l’immigration si on remonte aux arrière-grands-parents. La France a connu trois principales vagues: dans le dernier tiers du XIXe, dans les années 1920, et pendant ce qu’on appelle les Trente glorieuses, entre 1945 et 1975.
C’était principalement une immigration dite de travail, c’est-à-dire qu’elle répondait à un besoin de main d’œuvre. Ce qui ne suffisait pas à la faire accepter totalement. Même si la situation est incomparable avec aujourd’hui, il y avait déjà des réactions scandaleuses. De la part de l’extrême droite bien sûr, mais aussi de la gauche.
Sous la IIIe République, un député Radical de gauche du nom de Pradon est un des premiers parlementaires à rendre un rapport odieux sur l’immigration, où il nous fait le coup, en gros, du mauvais immigré qui vient voler le travail des bons français.
Faut-il limiter les flux?
La France n’est pas une île, donc elle ne peut pas empêcher l’immigration. Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs. Et d’ailleurs, dans l’histoire du monde, aucun mur n’a jamais arrêté physiquement ne serait-ce qu’une seule vague migratoire.
En revanche, on peut agir sur la citoyenneté, les conditions de son obtention, l’intégration, les raisons qui poussent les migrants à quitter leurs pays, la facilité avec laquelle on peut renvoyer ceux qui entrent illégalement, ou encore l’exécution des OQTF.
Bref, des tonnes de mesures à notre portée qui pourraient effectivement être traitées par un seul ministère. Pourquoi est-ce si choquant? De toute façon, quand l’immigration suffit à placer l’extrême droite aux portes du pouvoir, c’est qu’il est temps d’en parler.