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Politique

Retraites: semaine périlleuse pour le gouvernement qui s'expose à une motion de censure

Des députés RN à l'Assemblée nationale le 15 février 2023

Des députés RN à l'Assemblée nationale le 15 février 2023 - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

C'est un peu la semaine décisive pour le gouvernement et sa réforme des retraites. Alors que les sénateurs ont adopté le texte samedi soir, il doit désormais passer devant la Comission mixte paritaire mercredi et être soumis au vote des députés dès le lendemain. Mais une majorité à l'Assemblée n'est toujours pas acquise pour l'exécutif.

La réforme des retraites joue son avenir une première fois mercredi, lors de la Commission mixte paritaire. Cette réunion de sept députés et sept sénateurs vise à trouver un compromis, et négocier, entre les mesures voulues par la droite au Sénat, et celles du gouvernement. Si tout se passe bien, un accord est conclu, avec une version définitive du texte.

Cette version doit être validée par un vote, à l'Assemblée et au Sénat dès le lendemain. C'est donc jeudi que devrait avoir lieu l'épreuve de vérité : le camp présidentiel sera-t-il au complet, et les députés Les Républicains voteront-ils le texte ?

Le gouvernement assure qu'il ne veut pas utiliser le 49.3, mais en cas de doute, il pourrait bien vouloir l'actionner pour s'assurer que le texte passe. Parce qu'un vote contre la réforme serait un revers politique majeur, et forcerait un nouvel examen du texte à l'Assemblée. Bref, un quasi-retour à la case départ alors que la réforme doit être impérativement examinée d'ici le 26 mars.

C'est le scénario catastrophe que veut à tout prix éviter le gouvernement: ne pas avoir de majorité à l'Assemblée. Car s’ils doivent activer le 49.3, ils provoqueront à coup sûr une motion de censure venus d'opposants modérés qui pourrait cette fois rassembler largement. Une possibilité espérée par le député insoumis Hadrien Clouet.

“À partir du moment où un groupe républicain propose une motion de censure qui peut être majoritaire, on prend, il n’y a pas de soucis. On est extrêmement volontaire, on est très enthousiaste et on mettra notre énergie pour qu'elle réussisse”, assure-t-elle.

Le vote des députés LR, clef de voûte pour la majorité

Une motion de censure qui ne viendrait ni de la Nupes ni du RN pourrait rassembler beaucoup plus largement et donc être dangereuse pour le gouvernement. En effet, si elle est adoptée par l'Assemblée, elle ferait tomber le gouvernement, et donc la Première ministre. Mais la porte-parole du groupe Renaissance, Prisca Thévenot, ne veut pas entendre parler d'un tel scénario.

“Mon objet ce n’est pas de penser à la motion de censure. Mon objet c’est de penser au système de retraite par répartition. Faisons les choses dans l’ordre. Déjà, concentrons-nous sur ce texte et ensuite, on verra. Je ne peux pas en tant que parlementaire imaginer qu’un texte si important passe en 49.3”, appuie-t-elle.

Problème, le vote des députés LR est toujours loin d'être assuré. Et c'est de leur vote que dépendra le déclenchement ou non du 49.3.

Romain Cluzel avec Guillaume Descours