Retraites: "Si les jeunes sortent dans la rue, c'est perdu pour le gouvernement" selon Louis Boyard

Les échanges ont encore été houleux ce mardi à l'Assemblée nationale. Le député LFI Louis Boyard a pris à partie le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'interpellant sur la répression policière contre des lycéens et des étudiants mobilisés à l'occasion de la grève contre la réforme des retraites:
"Alors que les universités de Rennes II, du Mirail, de la Sorbonne, et que 200 lycées se sont mobilisés aujourd'hui, vous avez de nouveau instrumentalisé la police comme un moyen de réprimer les jeunes", a lancé le député Insoumis.
"Les jeunes sont contre vous et votre réforme des retraites, cela ne mérite pas que vous les condamniez à la violence policière", a ajouté Louis Boyard.
Piqué au vif, Gérald Darmanin a salué l'action des policiers et gendarmes depuis le début de la mobilisation: "Tout le monde constate que les manifestations se passent le plus correctement du monde et c'est grâce aux policiers et aux gendarmes", a répondu Gérald Darmanin en taclant une sortie de Louis Boyard pour "les réseaux sociaux", pour "un petit moment de reconnaissance", l'accusant d'insulter les policiers.
"Les jeunes, c'est la bascule qui fait gagner un mouvement social"
Invité d'"Apolline Matin" RMC et RMC Story ce mercredi, le député de La France insoumise a estimé que le gouvernement utilisait la répression des jeunes, alors que le mouvement se durcit dans les lycées et les universités. "Au regard de l'histoire, les jeunes, c'est la bascule qui fait gagner un mouvement social", a assuré l'élu.
"Si le gouvernement utilise la police pour réprimer les jeunes, c'est qu'ils savent que si les jeunes sortent dans la rue en soutien au mouvement, c'est perdu pour eux. Depuis qu'on a mis à genou, mains sur la tête, des lycéens et qu'on les a filmés, il y a une instrumentalisation politique de la police pour réprimer les jeunes", a estimé Louis Boyard.
Le député a appelé "la jeunesse" à bloquer lycées et universités, estimant qu'elle avait "tout intérêt à se mobiliser" par solidarité générationnelle et parce qu'elle est aussi à terme, directement concernée.
"On a un président de la République qui lutte contre son peuple"
Sur un terrain plus politique, Louis Boyard estime que l'impopularité de la réforme des retraites voulue par le gouvernement pose un problème démocratique. "On a un président de la République qui lutte contre son peuple. Si au gouvernement, ils voulaient que ça s'arrête, ils devraient faire un référendum, mais ils ne le font pas car ils luttent contre leur propre peuple. Donc il faut durcir le ton et les syndicats ont raison de vouloir le faire", juge le député.
Quant aux 10.000 amendements déposés par la Nupes, Louis Boyard estime qu'ils n'empêchent pas de débat de fond. "Ce n'est pas parce qu'on dépose beaucoup d'amendements, qu'il n'y a pas de débats de fond. Hier, on a évoqué les régimes spéciaux, c'était un vrai débat de fond. Les gens ne veulent pas qu'on se pose tranquillement dans l'hémicycle et qu'on écoute gentiment. J'ai été élu pour empêcher cette réforme et je fais tout pour", conclut-il.