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"T'as tapé dans la caisse, tu te caches": Boudjellal tacle Balkany qui vise de nouveau la mairie de Levallois

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Patrick Balkany compte retrouver la mairie de Levallois-Perret en 2026 et réclame la fin de sa peine d'inéligibilité, après avoir été condamné pour fraude fiscale et blanchiment d'argent. "Cache-toi plutôt que de vouloir te représenter. Tu as tapé dans la caisse", fustige ce vendredi dans Les Grandes Gueules Mourad Boudjellal.

"La retraite, c'est l'antichambre de la mort. Et je n'ai pas envie de mourir, je suis beaucoup trop jeune pour mourir", s'est justifié jeudi Patrick Balkany auprès de l'AFP. L'ancien maire de Levallois-Perret veut en effet retrouver son fauteuil de maire en 2026, alors qu'il purge actuellement sa peine d'inéligibilité.

Le baron des Hauts-de-Seine avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi que 100.000 euros d'amende et à une peine complémentaire de 10 ans d'inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment d'argent pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d'euros d'avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.

Le proche de Nicolas Sarkozy a donc déposé le 25 octobre 2024 une requête en relèvement de sa peine complémentaire d'inéligibilité de dix ans, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, confirmant une information de BFMTV. Le Parquet national financier (PNF) va "étudier la demande puis saisir le tribunal correctionnel" qui statuera à l'issue d'une audience à huis clos, a précisé la source judiciaire à l'AFP.

P. Balkany demande l'annulation de sa peine d'inéligibilité - 29/11
P. Balkany demande l'annulation de sa peine d'inéligibilité - 29/11
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"Perpétuité en matière de morale politique"

"Je pense que quand on est élu, l'inégibilité devrait être à vie. Sinon la tentation est grande de taper dans la caisse. Ils veulent la perpétuité en matière pénale, je suis pour la perpétuité en matière de morale politique", a vivement réagi ce vendredi dans Les Grandes Gueules Mourad Boudjellal, ancien éditeur et président du RC Toulon.

"Il a le droit comme n'importe quel citoyen de demander la réduction de sa peine d'inégibilité. En démocratie, c'est le peuple qui a le dernier mot", lui a rétorqué Olivier Truchot.

"Il faut arrêter avec ce sentiment d'impunité. Quand on a fait de la prison et qu'on a un casier judiciare, stop, on arrête c'est terminé", abonde dans le sens de Mourad Boudjellal, Frédéric, auditeur des Grandes Gueules.

"En tant qu'infirmiers, on nous demande un casier judiciaire vierge. Ces gens dirigent des mairies et gèrent de l'argent public, ils tapent dans la caisse. Quand ils se font gauler, ils disent que la justice est pourrie", fustige-t-il.

Passage en prison et bracelet électronique

"C’était déjà il y a cinq ans. Je suis allé en prison quasiment un an et j’ai porté un bracelet électronique. Et avec Isabelle, on rembourse chaque mois 1.300 euros au fisc", a expliqué l'ancien édile à BFMTV. "Tous ces argument peuvent être pris en compte, je ne trouve pas ça baroque", a estimé dans Les Grandes Gueules l'avocate Florence Rouas.

"Ca me choque. Comment tu peux vouloir te présenter ? Cache-toi plutôt que vouloir te représenter. Tu as tapé dans la caisse, tu te caches", a de nouveau villipendé sur RMC Mourad Boudjellal.

"Les peines d'inéligibilité ne devraient pas exister"

Pour l’ancien député-maire, "les peines d’inéligibilité ne devraient pas exister". "Ni pour moi, ni pour Marine Le Pen". La cheffe de file de l'extrême droite en France connaitra son jugement le 31 mars pour détournement de fonds publics européens et emplois fictifs, alors que le parquet a requis à son encontre cinq ans de prison dont deux ferme, qui s'accompagnent d'une peine automatique d'inéligibilité de 5 ans, qui pourrait être appliquée immédiatement (exécution provisoire). Ce qui l'empêcherait de se présenter à l'élection présidentielle en 2027.

"C’est au peuple de décider", juge Patrick Balkany dans les colonnes du Parisien. "Et je souhaite donc m’en remettre aux électeurs de Levallois, c’est à eux de se prononcer. Aucune élection n’est gagnée d’avance et si je perds, ce n’est pas un drame. Mais la ville se détériore et je souhaite remettre les choses à leur place."

"Sur le fond, je doute qu’un juge lui accorde cette remise de peine. Et je le regrette", a réagi l'actuelle maire de Levallois-Perret, Agnès Pottier-Dumas, auparavant directrice de cabinet de l'ancien maire. "Car j’aimerais beaucoup que Patrick Balkany puisse se présenter aux prochaines municipales pour le battre et clôturer enfin ce chapitre pénible".

LM