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"Tout ça ne peut pas continuer": face aux violences, les maires attendent des actes

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Face à la multiplication des violences contre les élus, le gouvernement a annoncé ce mercredi soir le lancement prochain d'un centre de lutte contre les violences faites aux élus. Une annonce plutôt bien accueillie par les maires, qui espèrent du changement.

De l'aveu même du gouvernement, les violences faites aux maires ont augmenté de 30% entre 2021 et 2022. Mercredi soir, Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a lancé un centre de lutte contre les violences faites aux élus. Il est censé améliorer le suivi des violences faites aux élus.

Si vous agressez un élu, vous risquerez jusqu'à 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende. Renforcer les sanctions pénales, c'était une demande de l'Association des maires de France. “Il faut décourager ceux qui veulent commettre de tels actes”, assure Jean-François Vigier, vice-président de l’association.

Cela passera par une nouvelle loi qui sera votée, espère le gouvernement, d'ici la fin d'année. Une date que juge trop lointaine Jean-François Vigier, qui a accompagné le maire de Saint-Brevin à Matignon mercredi.

“Il faut aller très vite. Vous vous rendez compte de ce qu’il s’est passé ces dernières semaines entre l’élu balancé à la rivière, une maire qui se fait cisailler ses freins sur sa voiture… Tout ça ne peut pas continuer”, appuie-t-il.

La haine sur les réseaux sociaux, base de la violence?

Autre annonce, chaque maire aura systématiquement un référent dédié dans sa gendarmerie ou dans son commissariat. Il sera également possible de déclencher plus rapidement une intervention en cas de menace. Laurent Laroche, élu à Bélâbre (Indre), est la cible de l'extrême droite depuis l'annonce de l'ouverture d'un centre pour migrants.

“Ça se fait déjà sur ma commune. Depuis qu’il y a eu ces manifestations, un gendarme s’est présenté à moi en me disant: 'Dès qu’il y a quelque chose, vous m’appelez'. Plus on se sentira protégé et mieux on exercera nos fonctions”, appuie-t-il.

Un autre maire victime lui aussi de violences déplore que la haine sur les réseaux sociaux ne soit pas plus prise au sérieux. “C'est ça qui fait passer les gens à l'acte", selon lui.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours