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St-Brevin: le maire démissionnaire dénonce "un attentat" contre lui et "ne reviendra pas en arrière"

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Auditionné par la commission des lois du Sénat, ce mercredi, le maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) Yannick Morez, a dénoncé "un attentat criminel" à son encontre et déploré le manque de soutien de la part de l'État. Il assure qu'il "ne reviendra pas en arrière".

Ton grave, visage fermé. Une semaine après l'annonce de sa démission, le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) Yannick Morez était auditionné par la commission des lois du Sénat. Face aux élus, il a estimé s'être "retrouvé", lui et ses adjoints, "tout simplement démunis, abandonnés par les services de l’État."

Rappelant que le projet de transfert du centre d'accueil de demandes d'asile (Cada) près d'une école était "imposé par l'État", il explique que "l'État et ses représentants ne souhaitaient pas communiquer, ils ont laissé la municipalité s'en charger." Yannick Morez a aussi raconté l'escalade dans la violence et l'étendue des menaces reçues:

"Cela a commencé avec différents articles, des menaces, des intimidations. On a alerté la gendarmerie dont la réponse a été: liberté d’expression, on ne peut rien faire."

"On s'est retrouvé abandonnés par les services de l'État"

Puis, il raconte avoir reçu "des tracts ignobles". "Nous avons détaillé les menaces dans un courrier, la procureure ne nous a jamais répondu." Pour le maire démissionnaire, le collectif anti-Cada "a fait appel à l'extrême-droite et à tous les groupuscules d'extrême-droite" pour médiatiser le dossier quand ils se sont "aperçus qu'ils n'allaient pas pouvoir faire bouger la mairie."

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En février 2022, par le sous-préfet, et lui explique les tracts et les menaces contre lui. "Il nous a dit 'vous savez, des menaces moi j'en ai tous les jours." "On s’est retrouvés tous les trois avec mes deux adjointes et on était un peu dépités, choqués de ce qu’on avait entendu."

"On s’est aperçus qu’on se retrouvait totalement démunis, seuls, abandonnés par les services de l’État et qu’on allait devoir continuer à affronter la montée en puissance de ce collectif", explique-t-il.

"C'est très difficile de vivre avec tout cela"

Le 22 mars dernier, ses deux voitures et la façade de son domicile sont incendiées. C'est le point d'orgue de cette montée de violence. Il dénonce avoir été victime d'un "attentat criminel."

"Un engin explosif a été lancé entre mes véhicules. Heureusement nous avons été réveillés par les bruits et trois personnes qui revenaient de leur travail."

S'il affirme avoir été contacté à plusieurs reprises par "la procureure", le sous-préfet, le préfet ou Olivier Véran, ainsi qu'une lettre du chef de l'État Emmanuel Macron, il dénonce n'avoir eu aucune réponse sur le soutien défaillant de la part de l'État. expliquant que "c’est très difficile de vivre avec tout cela."

Alors que Matignon a demandé au préfet de Loire-Atlantique de refuser la démission du maire jusqu'à sa rencontre avec la Première ministre, mercredi en fin d'après-midi, Yannick Morez a réitéré sa volonté de "démissionner et quitter" Saint-Brevin, ville dans laquelle il habite depuis plus de 30 ans: "J’ai bien réfléchi avec mon épouse et mes enfants : je ne reviendrai pas en arrière."

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC