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"Tout est ficelé d’avance": la présentation d'un budget express irrite les oppositions

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Le futur Premier ministre devra présenter lundi le projet de budget 2026 en Conseil des ministres. C'est la date butoir pour une adoption d'ici à la fin de l'année. Mais encore faudrait-il avoir un gouvernement et une copie à présenter?

On ne sait pas encore qui sera à Matignon mais en tout cas le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, a donné une précision pour la suite, lors de son interview à France 2 mercredi. Selon lui, un projet de budget sera présenté en Conseil des ministres, dès lundi. Une date stratégique, puisque c'était la date limite pour que le budget puisse être examiné dans les temps d'ici le 31 décembre, et donc avoir une chance d'être adopté d'ici la fin de l'année.

Si cela se confirme, cela signifierait que les députés commenceraient l'examen du budget très vite, dans les prochains jours.

Les socialistes sont très sceptiques sur cette date avancée par Sébastien Lecornu. Un projet de budget, ça prend du temps à préparer. Alors le député Arthur Delaporte prévient, avec un tel scénario, “il présenterait le même budget, plus ou moins, que François Bayrou et Sébastien Lecornu".

"Il faut être en capacité de d’abord se mettre d’accord et pas de donner l’impression que tout est ficelé d’avance”, indique-t-il.

Un écran de fumée?

Ce ne sera pas le cas, assure Daniel Labaronne. Sans utilisation du 49.3, le député Renaissance en est persuadé: ce projet de budget ne serait qu'un point de départ. “Ce serait une feuille de travail. Ce serait le Parlement qui reprendrait la main et qui réécrirait, mais il faut bien que l’on ait un document de base”, souligne-t-il.

Sauf que le budget devra obligatoirement être adopté dans les 70 jours, sinon le gouvernement reprend la main. Alors le président de la Commission des Finances, Eric Coquerel, n'y voit qu'un écran de fumée.

“Ça permet soit d’attendre qu’une opposition accepte finalement de voter le budget ou de s’abstenir. Soit de compter 70 jours et de passer par ordonnance. Quoiqu’il en soit c’est un piège”, dénonce-t-il.

De son côté, le RN insiste pour obtenir une dissolution, quitte à adopter une loi spéciale pour assurer les finances du pays pendant les premiers mois de 2026.

Romain Cluzel avec Guillaume Descours