Après la "mission" de Sébastien Lecornu, tous les regards désormais braqués sur Emmanuel Macron

Le nom du prochain Premier ministre doit être dévoilé d'ici vendredi soir. C’est la promesse de l'Élysée mercredi soir, confirmant les propos tenus un peu plus tôt sur France 2 par le chef du gouvernement démissionnaire, Sébastien Lecornu.
Ce dernier, qui a démissionné lundi, 14 heures après avoir donné les noms de son gouvernement, a été chargé par le Président de mener d'ultimes négociations pour tenter de trouver un accord de non-censure. Le Premier ministre démissionnaire a achevé sa mission et désormais, tous les regards sont tournés vers le Président.
Car si son silence est assourdissant, Emmanuel Macron va devoir donner un nom dans les 48 heures puis expliquer son choix. Sébastien Lecornu laisse entendre que le chef de l'Etat s'adressera bien aux Français. Le Premier ministre démissionnaire qui semble avoir réussi à convaincre le Président qu'"un chemin est possible" dit l'Élysée pour adopter un budget d'ici le 31 décembre.
Une nouvelle dissolution écartée
Surtout, ces ultimes consultations ont permis d'écarter pour le moment une nouvelle dissolution sans doute envisagée un moment par le Président. Un soulagement dans le camp macroniste et au PS aussi, qui continue de demander un Premier ministre issu de ses rangs. Alors que fera le Président? Optera-t-il pour un profil technique?
Depuis mercredi soir, les socialistes et les écologistes comme Marine Tondelier, réclament la nomination d'un Premier ministre de gauche.
"Je pense que beaucoup de députés au sein du camp présidentiel préfèrent un Premier ministre écologiste et de gauche qui évite une dissolution plutôt que d'être dissous. Et donc je leur dis droit dans les yeux à monsieur Lecornu ainsi qu'à monsieur Macron: si vous voulez éviter une dissolution ou une destitution ou une démission ou tous les scénarios qui ne vous vont pas, choisissez la cohabitation", appuie-t-elle.
Revenir sur les retraites: "Ce serait au dessus de mes forces", lance Retailleau
Côté PS, on a bien entendu les signaux envoyés par Sébastien Lecornu mercredi soir: "Il faudra trouver un chemin pour que ce débat sur les retraites ait lieu”, dit le Premier ministre dédmissionnaire. Mais les socialistes veulent en avoir l’assurance, et là aussi, c’est de la bouche du Président de la république, qu’ils veulent l’entendre.
Bruno Retailleau a de son côté posé ses conditions mercredi soir. Hors de question de participer à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche, ni même de remettre en cause la réforme des retraites. "Ce serait au dessus de mes forces" a lancé le ministre de l’Intérieur devant les députés LR.
Au Rassemblement national, Marine Le Pen assurait qu'elle "censurerait tous les gouvernements jusqu'à la dissolution", en expliquant que "la plaisanterie avait assez duré".
Emmanuel Macron pourrait-il être tenté de renommer Sébastien Lecornu? Cette figure macroniste paraphrase le Premier ministre démissionnaire: "c'est un moine-soldat qui n'a pas d'ambition pour 2027".