Un 1er-mai scruté de près par l'Élysée
Comme tous les 1er-Mai, les syndicats seront mobilisés dans la rue à l'occasion de la fête du Travail. Des manifestations qui se feront sous l'oeil attentif de l'Élysée. Emmanuel Macron va surveiller de près au moins trois choses.
Ce qui sera d'abord étudié par l'exécutif, c'est la mobilisation. Est-ce que cette année, une semaine après le second tour de la présidentielle, les Français descendront dans la rue pour défendre leurs acquis et notamment leur droit à la retraite?
La réforme des retraites dans le viseur des syndicats
Car c'est le mot d’ordre des syndicats mobilisés ce dimanche: manifester contre la réforme des retraites à 65 ans, proposée par le chef de l’État pendant la campagne présidentielle. Les syndicats sont, en tous cas, bien décidés à se faire entendre et à prendre Emmanuel Macron aux mots. Le chef de l’Etat a appelé à une "grande concertation sur les retraites" d’ici à l’été et à la construction d’un compromis.
"Chiche" répond la CGT. La centrale se dit prête à participer mais pour abaisser l’âge de départ à 60 ans et augmenter le SMIC à 2 000 euros bruts. Evidemment ça risque de coincer.
Ces cinq dernières années, la relation entre Emmanuel Macron et les syndicats n’a pas été un long fleuve tranquille. La relance du dialogue sociale pour les cinq prochaines dépendra aussi du choix du futur premier ministre et du casting gouvernemental: quelle personnalité mènera cette réforme des retraites? Emmanuel Macron devait plancher sur le sujet ce weekend.
Sur le papier, 64% des Français sont opposés à cette réforme. Est-ce que cela sera suffisant pour mobiliser dans la rue, ce dimanche? Ce n'est pas sûr. Cette année, le 1er-Mai tombe un dimanche, pendant les vacances et les Français ont déjà consacré deux de leurs dimanches du mois d'avril à leur devoir de citoyen.
Le climat des manifestations examiné à la loupe
Deuxième chose que l’exécutif examinera, c’est le climat dans lequel évolueront les cortèges. Le rejet d’Emmanuel Macron sera-t-il présent dans les slogans? Est-ce que des violences émailleront les manifestations à un moment où le président réélu cherche à apaiser la société avant de lancer son prochain quinquennat.
Des gilets jaunes et des mouvement d’ultra-gauche devraient être présents dans les cortèges à Paris comme dans certaines villes de province.
Une gauche en ordre dispersé
Enfin dernier point que regardera l’Elysée, c’est la mobilisation des partis de gauche. Arriveront-ils à capitaliser sur ce troisième tour social pour lancer la campagne des législatives?
Ce 1er-Mai, qui devait signer le rapprochement des partis, se fera 'a priori' en ordre dispersé, faute d’accord entre la France insoumise, les écologistes, les communistes et les socialistes.