"Un risque prévisible": la loi immigration pourrait devenir "une réforme de droite" après la CMP

C’est une des spécificités de la commission mixte paritaire qui a été choisie par Emmanuel Macron comme suite au rejet de la loi immigration. Les députés et sénateurs composant la commission travailleront avec comme base le texte dans la version du Sénat, du fait du rejet par l'assemblée du texte lundi.
Un texte modelé par la droite au Sénat comme point de départ des futures discussions, grâce notamment aux voix de la gauche, se frotte les mains le LR Antoine Vermorel.
“Je pense qu’ils ne se sont pas rendus compte de ce qu’ils faisaient en votant la motion de rejet avec nous. Aujourd’hui, on a un texte qui va revenir et qui va être encore plus à droite qu’il ne l’a été. Et j’espère qu’il le sera encore davantage en CMP pour qu’on ait vraiment une réforme de droite”, indique-t-il.
Avec le sentiment à gauche d'être piégé. L'écologiste Delphine Batho a été la seule de son camp à ne pas avoir voté le rejet lundi. “C’était un risque prévisible. Il y a une limite dans les manœuvres parlementaires, c’est que des personnes soient ou ne soient pas soignées, que des enfants nés en France, accèdent ou pas à la nationalité française… Ça compte”, déplore-t-elle.
Le retrait du texte, une solution?
Inquiétude aussi dans la majorité, comme pour la députée Aude Luquet, pour qui le rapport de force sera trop favorable à la droite et à l'extrême droite.
“Qui votera le texte une fois que celui-ci sera sorti de la CMP si c’est uniquement le texte du Sénat? On aurait pu trouver le temps pour échanger, pour travailler, pour faire en sorte que l’on trouve des compromis”, regrette-t-elle.
Et pour éviter justement un texte trop droitier, hors micro, quelques voix macronistes militent pour un retrait pure et simple du texte.