Valérie Pécresse veut ressortir le Kärcher: "Un mauvais remake de 2005" pour le maire de Clichy-sous-Bois

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C’est un thème central du programme de Valérie Pécresse, la candidate Les Républicains à la présidentielle en 2022: la sécurité. Jeudi, elle l’a remis au centre des débats avec une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue. Elle a promis de "ressortir le Kärcher, car il a été remis à la cave par François Hollande, et Emmanuel Macron depuis 10 ans". Une expression qui fait bien entendu référence à la désormais célèbre phrase de l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait lui-même affirmé en 2005 vouloir nettoyer la "racaille au Kärcher”.
Et les propos de Valérie Pécresse ne sont pas restés sans effet. Marine Le Pen a ironisé sur la formule jeudi, affirmant que "la dernière fois que Valérie Pécresse a sorti le Kärcher, c'était pour pulvériser la sécurité des Français en supprimant 12.000 postes de policiers et de gendarmes". Autre candidat à la présidentielle, le communiste Fabien Roussel a lui déploré des mots utilisés pour "ressusciter les idées nauséabondes de Sarkozy".
Pour le maire de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein, dont la ville avait directement été visée par les mots de Nicolas Sarkozy après les émeutes en 2005, cette sortie de Valérie Pécresse et l’utilisation du mot "Kärcher", c’est "une stigmatisation méprisante de nos quartiers".
"Ça me choque, ça me rend triste. J’ai l’impression d’avoir un mauvais remake de 2005 avec ces propos du Kärcher, des voyous, de la racaille. Ce n’est pas ce que les habitants de ces quartiers attendent. Je ne nie pas les difficultés de sécurité et de tranquillité mais les problèmes dans ces quartiers sont plus importants”, explique-t-il ce vendredi matin au micro de RMC, dans "Apolline Matin".
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A Clichy-sous-Bois, "les choses vont mieux"
Olivier Klein rappelle lui aussi que c’est lorsque Valérie Pécresse était ministre que plus de 10.000 postes de policiers et gendarmes ont été supprimés. Pour lui, "ces quartiers ont besoin de considération, d’actions, pas de petites phrases", assure-t-il.
"Je pense qu’une partie de ce qu’elle dit n’est pas ce qu’elle pense. Je pense qu’elle se force pour des raisons politiciennes dans cette période et je crois que c’est ce qu’il y a de pire à faire", appuie-t-il.
Pour lui, pour régler la question de la sécurité dans certains quartiers, il faut augmenter les effectifs de police et avoir des magistrats dans les commissariats, pour que l’action de la police soit immédiatement suivie des faits d’un point de vue judiciaire.
Il assure que dans sa ville de Clichy-sous-Bois, "les choses vont mieux" par rapport à 2005. "Les choses ne sont pas parfaites, il y a encore des quartiers où il y a de l’insécurité, mais ce qu’il faut, quand on parle de sécurité, c'est ne pas déplacer le problème. Donc il faut investir le champ de la sécurité et de la tranquillité. Faisons de ces quartiers un enjeu de cette élection présidentielle", assure-t-il.