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Vers une revalorisation du salaire des maires? "Je suis en dessous du Smic horaire"

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Alors que débute le Congrès des maires, ces derniers racontent leurs difficultés du quotidien. Faisant face à la violence, ils doivent faire des économies et voudraient aussi être mieux rémunérés, pour 48% d'entre eux.

Alors que s’ouvre le 106e Congrès des maires de France, en pleine polémique sur les milliards d’euros d'économies réclamés aux collectivités par le gouvernement, une proposition refait surface pour tenter de calmer la colère des maires, celle de revaloriser leur indemnité.

La proposition avait été étudiée par le Sénat en commission et pourrait revenir sur la table en janvier prochain dans le cadre d’une loi sur le statut de l’élu, que la ministre Catherine Vautrin souhaite relancer. Elle rehausserait le plafond d’indemnité des maires d’un peu moins de 300 euros.

Une étude du CEVIPOF publiée lundi affirme justement que 48% des maires estiment que leur indemnité actuelle est trop faible, contre 25% en 2020.

La commune de Plan-de-Cuques, près de Marseille, compte 11.700 habitants. Son maire, le LR Laurent Simon, perçoit 2.672 euros brut par mois.

“Si je devais mesurer mon temps de travail, c’est une soixantaine d’heures par semaine week-end compris, pour 2.100 euros net. Donc je suis en dessous du Smic horaire”, indique-t-il.

Beaucoup de maires envisageraient de ne pas se représenter

C’est pourquoi, une hausse de son indemnité, même de 300 euros, serait appréciée. “Je le prendrais comme un signe de reconnaissance des efforts qui sont faits par les maires, et par les agents municipaux et par les élus locaux, pour suppléer aux carences de l’Etat”, indique-t-il.

Georges Cristiani, maire de Mimet et de ses 5.600 habitants, se contente lui de sa retraite professionnelle. Et une hausse de son indemnité, ce n’est pas du tout ce qu’il demande.

“On en a ras-le-bol des injonctions contradictoires de l’Etat, des normes. Ce qu’on veut, ce n’est pas plus d’argent pour nous. Ce qu’on veut, c’est plus d’argent pour nos habitants. Donc qu’on arrête de nous mettre des marionnettes, ce n’est pas notre problème”, pointe-t-il.

Selon l’élu, qui préside aussi l’association des maires des Bouches-du-Rhône, un tiers d’entre eux envisageraient de ne pas se représenter aux prochaines élections municipales.

Lionel Dian avec Guillaume Descours