Les maires remontés face à l'effort budgétaire: "On n’a pas à payer les lourdes erreurs de gestion"

Deux milliards d'euros plutôt que cinq. C'est finalement à cet effort budgétaire des collectivités que Gérard Larcher se dit favorable pour 2025. Le président du Sénat estime que les 3 milliards d'euros restants seront trouvés ailleurs, alors que l'examen des projets de loi de finances de l’État (PLF) et de la Sécurité sociale (PLFSS) débutent ce lundi.
Un effort moindre donc, mais des coupes budgétaires encore trop importantes pour les maires... La colère ne retombe pas. Ils espèrent se faire entendre au congrès des maires de France qui s'ouvre ce mardi, jusqu'à jeudi. Michel Barnier y sera ce jeudi, en clôture.
Ce serait toujours 2 milliards d'euros de trop demandés aux communes. Et une inquiétude qui ne faiblit pas chez Ronan Loas, maire de Ploemeur (Morbihan).
“Le premier risque, c'est qu'il y ait un impact très lourd sur l'investissement local. 80% de cet investissement, ce sont les communes. Nous, on attend qu'on re-stabilise la fiscalité locale", indique-t-il.
"Il faut arrêter de pondre chaque mois une nouvelle dépense"
Et cela doit passer par la suppression des mesures prévues pour les collectivités. Antoine Homé, spécialiste des finances à l'association des maires de France, n’est pas vraiment rassuré par cette réduction annoncée.
“Évidemment, 2 milliards, c’est mieux que 5 milliards. Tout ce qui pourra aller dans le sens de la réduction de la purge sera la bienvenue. Mais je conteste l'idée même de purge. Les collectivités n’ont pas à payer les lourdes erreurs de gestion de messieurs Macron et Le Maire."
Des élus qui ne veulent plus servir de variable d'ajustement et demandent de la visibilité sur plusieurs années. “Il faut arrêter de pondre chaque mois une nouvelle dépense qui sera décidée par l'Etat, mais financée par les mairies, les départements, les régions. On ne peut pas nous demander des choses qui risquent de priver les habitants de crèche, d'école de musique, de sport, de culture", détaille-t-il.
Une situation d'autant plus délicate que les maires ont l'obligation de présenter un budget à l'équilibre.