Voyage de Bardella en Israël: "Ce sujet est instrumentalisé" par le RN, selon le CRIF

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella et la député européenne Marion Maréchal Le Pen se rendront en Israël les 26 et 27 mars sur invitation du ministre israélien en charge de la diaspora Amichaï Chikli. C'est une première pour un membre de la famille Le Pen et un président du RN.
Une invitation qui "n'engage pas les institutions juives de France", assure Yonathan Arfi, président du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France sur RMC lundi.
"Cette invitation est le fait d'Israël qui fait ses propres choix politiques", soutient-il.
Yonathan Arfi rappelle également la position de "méfiance" du CRIF "vis-à-vis du Rassemblement national" au micro d'Apolline Matin. Le président de l'institution avance "des raisons historiques, que chacun connaît évidemment", et estime "que face à l'antisémitisme, une mue peut s'opérer, mais pour cela, il faut qu'elle soit discrète et complète". Autrement dit, il ne croit pas au soutien sincère du RN.
"Aujourd'hui, on sent bien que ce sujet est instrumentalisé pour mettre en scène un RN nouveau dans une stratégie de conquête du pouvoir", pense Yonathan Arfi.
Le RN se défend de toute instrumentalisation
Le président du parti d'extrême droite lui a répondu dans le Face-à-Face, lundi, sur RMC et BFMTV. "Le Rassemblement national n'est plus le Front national", assure-t-il. Jordan Bardella accuse Yonathan Arfi de faire "de la politique". "Il y a beaucoup de nos compatriotes de confession juive qui considèrent que les propos de monsieur Arfi sont des propos politiques, politisés, qui font fi de la réalité de ce qui est en train de se passer en France", estime le député européen du RN.
Ce dernier assure ne pas chercher "à instrumentaliser ce sujet" comme le suspecte le président du CRIF. "Lorsqu'il y a eu les atrocités commises le 7 octobre nous étions à la marche contre l'antisémitisme. Il est vital de ne pas oublier ce qu'il s'est passé le 7 octobre. Si je me rends en Israël, c'est pour dire que face à la barbarie islamiste, nous sommes unis", justifie Jordan Bardella.
"Le devoir de la France est de dialoguer avec Israël", insiste l'élu du RN, qui accuse plutôt La France Insoumise, d'être responsable d'un "malaise" à l'Assemblée nationale et dont il pointe la responsabilité dans la montée de l'antisémitisme en France.