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Prise à partie par un élu RN, la mère de famille voilée porte plainte

Fatima E., la mère de famille voilée agressée au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vendredi dernier, lors d'une sortie scolaire, a décidé de porter plainte à Dijon et à Paris, a annoncé mercredi le Collectif contre l'islamophobie en France.

"Violence en réunion et incitation à la haine": la mère de famille voilée prise à partie vendredi par un élu RN lors d'une sortie scolaire au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a décidé de porter plainte à Dijon et à Paris, a annoncé mercredi le Collectif contre l'islamophobie en France.

Une première plainte doit être déposée jeudi "auprès du parquet de Dijon" afin de réclamer des poursuites pour "des violences commises en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique sur mineur et majeur à caractère raciale", précise le communiqué.

Deux personnes sont visées par cette plainte pour "violences volontaires" selon l’avocate de la plaignante: Julien Odoul, élu du Rassemblement National, qui a pris à partie cette femme voilée en plein conseil régional.

Une autre élue, exclue du RN, est, elle, aussi poursuivie. Elle s’en est pris verbalement à l’accompagnatrice scolaire à la sortie du conseil. Selon l’avocate de Fatima, la maman a "subi une agression et se sent humiliée, elle veut que justice soit rendue". 

Une seconde plainte va également être déposée, cette fois pour "incitation à la haine". Pour la plaignante, "il ne s’agit pas de laïcité mais d’un acte raciste et islamophobe".

"Sincèrement, ils ont détruit ma vie"

Depuis quelques jours cette femme est épaulée par le Collectif Contre l’Islamophobie en France. "Une organisation extrémiste et islamiste", affirme Julien Odoul jeudi soir sur son compte Twitter, qui se dit "serein et déterminé" face à ce dépôt de plainte.

La veille, Fatima s'était confié dans un communiqué confiant être "fatiguée, avoir peur de tout": "Je tremblais de la tête au pieds mais je ne voulais pas craquer devant les enfants" et de souffler "avoir du mal dormir. [Son] fils aussi..." Et de conclure, "Sincèrement, ils ont détruit ma vie".

Fatima se montre aussi très déçue par toute la polémique qui a suivi... Elle en veut surtout aux responsables politiques qui l'ont stigmatisé. Après cette sortie scolaire, elle s'interrogeait: "Les enfants sont venus là pour apprendre: qu'ont-ils appris?"