Puisseguin: "Le drame n'est pas qu'en Gironde, il est aussi dans l'Orne"

REPORTAGE - A Saint-Germain-de-Clairefeuille dans l'Orne, les habitants sont en deuil. Ils ont perdu deux des leurs dans l'accident de Puisseguin: Cyril Aleixandre, le conducteur du camion âgé de 31 ans, et son fils, Théo, trois ans. Dans ce petit village de 180 habitants, tout le monde connaissait Cyril et sa passion pour l'automobile…

Cyril Aleixandre était le chauffeur du camion impliqué dans la collision de Puisseguin qui a fait 43 morts, dont lui-même et son fils de trois ans. Agé de 31 ans, il était le fils du responsable d'une société de transports basée à Saint-Germain-Clairefeuille dans l'Orne. Ce vendredi matin, Cyril Aleixandre venait de livrer du bois et était sur le chemin du retour quand sa route a croisé celle du car sur la départementale 17.

"Savoir si Cyril est bien coupable"

"Quelqu'un a dit 'J'en veux au chauffeur'… C'est vrai que c'est dramatique mais avant d'en vouloir à quelqu'un, il faut déjà savoir si Cyril est bien coupable", estime Francis Girard, l'ancien président du club de vélo dans lequel Cyril Aleixandre a fait ses débuts avant de devenir à son tour éducateur. Aujourd'hui, il ne comprend donc pas qu'on puisse déjà l'accuser alors que l'enquête n'est pas terminée.

"Oui, il était en faute puisqu'il roulait à gauche mais on n'en connait pas la raison. Peut-être y avait-il un gibier… On ne sait pas…", poursuit-il avant d'indiquer, ému: "Le drame n'est pas qu'en Gironde, il est aussi dans l'Orne". En effet, à Saint-Germain de Clairefeuille, petite commune de 180 habitants où résidaient Cyril Aleixandre et son fils, les habitants sont en deuil. Tout le monde connaissait ce chauffeur de camion, jugé expérimenté, et sa passion pour l'automobile.

"Le camion, c'était sa passion"

"A l'école, déjà, il était passionné de camion, se souvient Marie-Claire Beauvais Guérin la maire de Saint-Germain-de-Clairefeuille. Son grand-père avait une entreprise de transports, son père était chauffeur routier…" Une passion partagée par toute la famille puisque Cyril travaillait avec sa sœur mais également sa compagne. "Le camion, c'était sa passion. C'était un peu sa maison", confirme Anthony, un de ses amis.

"Il arrivait à deviner la marque et la puissance d'un camion à des kilomètres… C'était vraiment impressionnant", ajoute-t-il. Et pour Luc Bouvier, un voisin, Cyril était avant tout un professionnel consciencieux: "On ne l'a jamais vu boire une goutte d'alcool. Il était très sérieux. Il lui arrivait même de travailler le samedi ou le dimanche pour que ses camions soient en parfait état". Une veillée de prière est prévue ce lundi soir à 18h00 en l'église de Saint-Germain-de-Clairefeuille en mémoire de Cyril et de son fils Théo.

Maxime Ricard avec Marion Dubreuil