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Qui sont Yannick Bestaven et Charlie Dalin, les deux premiers skippers du Vendée Globe?

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Le Vendée Globe a vécu un finish historique mercredi soir. Si Charlie Dalin est arrivé le premier aux Sables d’Olonne, la victoire revient à Yannick Bestaven qui bénéficiait de bonifications. Portrait des deux skippers qui se sont battus jusqu’au bout pour s’imposer.

Arrivé à 4 heures du matin jeudi aux Sables d’Olonne, Yannick Bestaven a remporté le Vendée Globe après 80 jours de course. S’il n’a pas franchi la ligne en premier, le skipper a bénéficié de 10 heures et 15 minutes de bonification pour avoir tenté de porter secours à Kevin Escoffier lorsque son bateau a coulé.

Un premier Vendée en 2008, et un abandon deux jours plus tard

Yannick Bestaven, 48 ans, est né à saint Nazaire. Il a ensuite grandi à Arcachon et Bordeaux, et vit désormais à La Rochelle. Adolescent, il a fait du kayak et a imaginé un surf de sable pour dévaler la dune du Pyla. Puis il s’est construit des planches à voile à roulette. Il n’est pas architecte naval, mais a toujours participé activement à la conception de ses bateaux, car les marins d’aujourd’hui sont tous un peu ingénieur. Yannick Bestaven est décrit par ses amis comme gentil, calme, sérieux mais avec un grain de folie.

Le Rochelais participe à son premier Vendée Globe en 2008, mais l’aventure vire à la catastrophe : il démâte dès le deuxième jour dans le golfe de Gascogne. Il mettra du temps s’en remettre et s’alignera à nouveau 12 ans. Entre-temps, le skipper a beaucoup travaillé son mental, qu’il considère comme 95% du boulot.

Charlie Dalin, ingénieur et architecte naval

Mais un autre skipper est également à mettre en valeur : Charlie Dalin. C’est lui qui a franchi la ligne d’arrivée en première position, mercredi, vers 20h30. Mais au jeu des bonifications, il termine finalement deuxième. Au classement final, les deux skippers ont trois heures d’écart. C’est un scenario inédit dans l’histoire du Vendée Globe.

Charlie Dalin est un marin de 36 ans, né au Havre, aujourd’hui Breton. Il a le parcours classique d’un voileux : il découvre l’optimist à six ans pendant des vacances en Bretagne, passe ensuite aux dériveurs 420, à la course au large, la Solitaire du Figaro, et aux transats. Il sait qu’il sera marin, mais assure son avenir en passant un diplôme d'ingénieur et d’architecte naval en Angleterre.

Dans la vie, on le dit cartésien, réservé, avec une âme de solitaire même s’il a une famille et un fils de deux ans et demi. Son ami navigateur Yann Eliès le compare à une huître parce qu’il ne s'ouvre pas facilement.

Charlie Dalin participait là à son premier Vendée Globe. Mercredi soir, en arrivant le premier au port des Sables d’Olonne, il s’est montré très sportif admettant que le jeu des compensations allait peut-être le faire perdre. Mais pour lui cela ne se discute pas. Et c’est ce qui s’est passé

Nicolas Poincaré