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Quotas de migrants en UE? "Je ne suis pas venu pour aller en Pologne ou en Roumanie"

Des centaines de migrants affluent chaque jour aux portes de l'Europe

Des centaines de migrants affluent chaque jour aux portes de l'Europe - MARINA MILITARE ITALIANA / AFP

Alors que Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, veut mettre en place un système de quotas par pays concernant l'accueil des demandeurs d'asile, RMC a recueilli le témoignage de Valentin, Camerounais entré illégalement en France en 2006. Il assure que jamais il n'aurait accepté de se rendre dans autre pays que la France.

Ils n'occupent plus la Une de l'actualité mais, chaque jour, des centaines de migrants tentent toujours de rejoindre l'Europe en traversant la Méditerranée. Ainsi, depuis le début de l'année, près de 35 000 migrants sont arrivés sur les côtes du sud de l'Italie. Face à cet exode qui semble sans fin, Jean-Claude Juncker hausse le ton. Le président de la Commission présente mercredi un plan qui a pour objectif, selon Le Figaro, d'imposer aux 28 Etats membres l'obligation de prendre en charge un quota de migrants pour réduire la pression exercée par ces arrivées continues en Italie, mais aussi à Malte et en Grèce.

Ce système de quotas mettrait notamment fin à la règle européenne qui veut que chaque migrant fasse sa demande d'asile dans le pays par lequel il est entré dans l'Union européenne. Une politique dénoncée ce mardi sur RMC par Valentin. Ce Camerounais est entré en France illégalement en 2006. Après des années d'attente, il a réussi à obtenir un titre de séjour récemment. Mais pour lui pas de doute: jamais il n'aurait accepté de se rendre dans autre pays que la France.

"Il n'y a rien à apprendre là-bas"

"Je ne suis pas venu pour aller en Pologne ou en Roumanie. Je ne connaissais pas ces pays, je n'en avais jamais entendu parler, même à la télé. Mais aussi, ce ne sont pas des pays où l'on parle français", justifie-t-il dans Bourdin Direct. Il ajoute: "Etre un étranger, déjà en France c'est difficile alors là-bas je n'imagine pas car il y a beaucoup de racisme". Plus pragmatique, il estime que "les migrants ne peuvent pas aller n'importe où. Quand on part, on a déjà quelque chose en tête: découvrir du vrai développement".

Or, il estime que "ce n'est pas en Pologne ou dans les pays de l'Est que cela se trouve. Sinon, il y aurait eu beaucoup d'immigration de ce côté-là aussi. Les gens n'y vont pas parce qu'il n'y a rien à apprendre là-bas". A noter que, alors que 80 000 migrants sont actuellement en attente dans le sud de l'Italie, aujourd'hui, six pays (Allemagne, Royaume-Uni, France, Suède, Italie et Belgique) ont à charge 80% des demandes d'asiles dans l'Union Européenne.

Maxime Ricard avec Céline Martelet