Raffinerie Total de Grandpuits bloquée: pourquoi les grévistes sont-ils mobilisés depuis 15 jours?
Les salariés ont déjà manifesté mercredi devant la préfecture à Melun pour "sauver l'emploi". Depuis le 4 janvier, les salariés de la raffinerie de Grandpuits sont en grève, perturbant les expéditions de carburant. Et la contestation de la raffinerie de Seine-et-Marne se durcit ce lundi matin avec un blocage du site organisé par les grévistes, mobilisés depuis 15 jours.
Total "continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de stations-service et de ses clients". Les expéditions de carburant avaient déjà été bloquées en octobre et décembre par un arrêt de travail mené par l'intersyndicale CGT, FO et la CFDT.
Le groupe pétrolier français a annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". La raffinerie doit être transformée pour produire notamment des biocarburants. Selon la CGT, 200 emplois directs et 500 chez les sous-traitants sont menacés.
"Total refuse de nous écouter", a déploré Adrien Cornet, délégué CGT (majoritaire) qui a été reçu mercredi après-midi avec une délégation par Nadège Baptista, la préfète déléguée pour l'égalité des chances de la Seine-et-Marne.
Le groupe pétrolier français a annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place, selon lui, à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques. D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera "aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d'autres sites".
Le groupe assure que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plateforme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville (Yvelines) seraient maintenus.
Des négociations ont débuté en décembre concernant les salariés et leurs mesures sociales d'accompagnement (MSA), prévues par le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Selon la CGT, la reconversion du site "va entraîner des suppressions d'emplois notamment chez les sous-traitants". Le groupe affirme de son côté "s'engager à accompagner chaque entreprise concernée par l'évolution du site".