Réfugiés : des sanctions financières contre les pays qui ne veulent pas en accueillir?

Des réfugiés arrivent en gare de Munich, en Bavière. - Axel Schmidt - AFP
Débordée. Face à l'afflux de réfugiés sur son territoire, l'Allemagne a décidé dimanche de fermer provisoirement ses frontières avec l'Autriche pour contrôler les allées et venues. En deux semaines, 63.000 réfugiés sont arrivés à Munich, 13.000 rien que pour la journée de samedi. C'est une décision inédite, qui intervient la veille d’une réunion des ministres de l’Intérieur des Vingt-Huit à Bruxelles, pour tenter de résorber la crise migratoire qui touche l’Union européenne (UE).
Une décision indispensable pour assurer la sécurité, explique sur RMC Ingeborg Grässle, députée européenne allemande, membre de la CDU, le parti d’Angela Merkel. "L'Allemagne essaye de rétablir l'ordre public. Il y a des problèmes d'hygiène, on ne peut pas entasser les réfugiés".
"Sans nous, il y aurait eu des morts en Hongrie"
Ingeborg Grässle explique que si l'Allemagne a décidé d'accueillir autant de réfugiés d'un coup, c'est pour éviter notamment des "drames humanitaire" en Hongrie, pays où transitent des milliers de réfugiés. "Angela Merkel a donné un signal aux autorités hongroises, parce que si on n'avait pas dit aux réfugiés entassés en Hongrie de venir, nous aurions eu des clashs et des morts en Hongrie, j'en suis sûr. Pour éviter une catastrophe humanitaire l'Allemagne a dit 'venez'". Mais elle l'assure, "ce n'est pas un signal pour venir en Allemagne aux passeurs du monde entier ni aux réfugiés dans les camps en Jordanie ou au Liban. Nous ne pouvions pas accueillir tout ce monde".
La députée allemande en appelle donc à "la solidarité" des autres pays européens. "Il y a urgence", implore-t-elle. "J'en appelle à la solidarité européenne, c'est un défi pour nous tous, ce n'est pas un défi que pour l'Allemagne".
"Les Allemands sont scandalisés par l'attitude de certains pays"
Mais Ingeborg Grässle ne veut pas en rester aux appels à la solidarité et veut pousser les pays européens qui refusent d'accueillir des réfugiés à changer d'attitude, en envisageant notamment des sanctions financières. "J'ai fait un amendement pour que les fonds structurel européens (la partie solidarité des fonds) ne soient plus versés à tous ces pays qui ne sont pas prêts à être solidaires. La solidarité, ce n'est pas 'nous on prend, mais aussi nous on donne'. Nous sommes très déçus et chez moi les citoyens sont scandalisés par l'attitude de certains pays qui en même temps sont des gros demandeurs de l'argent de l'Union Européenne".