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Régionales: "Nadine Morano c'est du passé", assurent, amers, les militants de Meurthe-et-Moselle

Nadine Morano.

Nadine Morano. - JC Verhaegen - AFP

REPORTAGE – RMC s'est rendue en Meurthe-et-Moselle sur les terres de Nadine Morano, un mois après son exclusion de la campagne pour ses propos sur la France "pays de race blanche". Si l'on se dit amer, on assure se focaliser sur la campagne

"Nadine Morano, ça n'est plus un sujet !" A la direction des Républicains, on veut croire que l'affaire est réglée. Déchue de sa candidature pour les régionales le 7 octobre dernier suite à ses propos sur la France "pays de race blanche", l'ancienne secrétaire d'État "n'existerait même plus politiquement", selon un ténor du parti. C'est Valérie Debord qui a pris sa place à la tête de la liste départementale de Meurthe-et-Moselle pour la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.

"C'était une bonne candidate"

Mais les militants eux, qu'en pensent-ils ? RMC s'est rendue en Meurthe-et-Moselle sur les terres de Nadine Morano. Dans ce département où elle est une figure incontournable, nombreux sont les militants, comme Éric, à garder un goût amer après son éviction le mois dernier. "Je ne comprends pas pourquoi on en a fait tout un pataquès. Je ne vois pas où est le problème. C'était une bonne candidate". Ici, si l'on est déçu qu'elle soit déchue, on tente toutefois, à un peu moins d'un mois des élections régionales, d'enterrer au moins provisoirement le sujet Nadine Morano. "Pour l'instant on est sur les régionales, Nadine Morano c'est du passé. Pour l'instant (l'objectif), c'est les régionales", insiste Éric.

Un avis partagé par Anne Lassus, conseillère départementale Les Républicains: "La campagne actuelle c'est les régionales, le sujet ce n'est pas cette histoire de France, de race quelconque. Il ne faut pas se tromper de combat et pour l'instant, il faut vraiment se concentrer sur les régionales". "L'affaire Morano, on en a trop parlé, juge le président de la fédération de Meurthe et Moselle, Jacques Lamblin. Il y a forcément des gens qui sont très déçus, mais aujourd'hui les esprits s'apaisent et l'enjeu des régionales prend le dessus".

Objectif primaires pour Morano

De son côté Nadine Morano assure au contraire que la fédération est fracturée depuis son éviction. Selon elle, une majorité de militants refuse aujourd'hui de faire campagne pour une autre qu'elle. "Vous aurez toujours quelques stigmates", reconnaît Christian Flavenot, conseiller municipal de Lunéville et militant Les Républicains. Mais il tempère: "l'affaire a été gonflée" et tout va bien sur le terrain.

Nadine Morano, elle, prépare sa vengeance: pour elle, c'est objectif primaires maintenant. Se sentant portée par sa côte de popularité, en hausse depuis ses propos polémiques, elle assure aujourd'hui vouloir gagner coûte que coûte les primaires de son parti, expliquant qu'avec Nicolas Sarkozy, "c'est la guerre !" Sa candidature risque pourtant de tourner court. Un membre de la direction des Républicains en est persuadé, "Nadine Morano n'arrivera jamais à obtenir le soutien de 20 parlementaires", indispensable pour concourir.

Philippe Gril avec Jean-Baptiste Durand