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Respect de la vie privée: "Si l'on s'en tient à la loi, Mediapart n'aurait pas pu sortir l'affaire Cahuzac", assure la directrice de la rédaction de Closer

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La directrice de la rédaction de Closer a estimé que si l'on s'en tenait "stricto sensu" à l'article 9 du code civil relatif à la vie privée, on ne devrait pas faire de presse people en France.

Peut-on faire de l'info 'people' en respectant la vie privée et sans tomber sous le coup de la loi en France ? Théoriquement non, a estimé ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules Laurence Pieau, directrice de la rédaction du magazine Closer, l'hebdomadaire people français de référence. Selon elle, l'article 9 du code civil relatif à la protection de la vie privée, empêcherait toute diffusion d'informations personnelles notamment de personnalités connues, comme le fait régulièrement l'hebdomadaire.

"On a une loi en France qui extrêmement restrictive, qui définit la vie privée protégeant tout ce qui touche à la santé ou aux histoires d’amour. Si vous l’appliquez stricto sensu vous ne pouvez pas faire de presse people en France parce que vous tombez systématiquement sous le coup de choses qui ont trait aux sentiments", a-t-elle assuré dans un premier temps.

"Ce que vous dites est faux"

Et selon Laurence Pieau, toujours au regard de cette loi, Mediapart n’aurait jamais pu sortir l’affaire Cahuzac, quand en 2012 le média d’investigation avait révélé que le ministre de la Santé de l’époque possédait des fonds non-déclarés sur un compte en Suisse.

"Ce que vous dites est faux", lui a lancé Marie-Anne Soubré, avocate de profession : "Expliquez-moi le raisonnement juridique, c'est magnifique ce que vous êtes en train de dire", a-t-elle ironisé. "Mediapart a été condamné pour avoir révélé l’affaire Cahuzac ? Il les a attaqués ? Ce que vous dites est faux !", a répété Marie-Anne Soubré sans réponse de son interlocutrice.

L'article 9 du code civil, qui stipule que "chacun a droit au respect de sa vie privée", protège la dignité, le domicile, la religion, la sexualité et l'orientation sexuelle, la vie sentimentale, la santé, les correspondances et depuis peu les données personnelles avec l'entrée en vigueur en mai 2018 du RGPD.

Guillaume Dussourt