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Retour au Stade de France après les attentats: "Cela réveille beaucoup de choses...", témoigne une victime

Pour la première fois depuis les attentats, les Bleus rejouent au Stade de France

Pour la première fois depuis les attentats, les Bleus rejouent au Stade de France - AFP

TEMOIGNAGE - Ce mardi soir, l'équipe de France joue au Stade de France contre la Russie. Il s'agit du premier match amical des hommes de Didier Deschamps depuis les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. A cette occasion, RMC est allée à la rencontre d'une des victimes qui sera présente à l'intérieur du stade malgré le traumatisme.

Le 13 novembre dernier, au Stade de France, l'équipe de France affronte l'Allemagne, championne du monde. Si sur le terrain, tout se déroule à merveille, à l'extérieur du stade, deux explosions retentissent. A ce moment-là, certains joueurs se regardent d'un air interrogateur mais continuent de jouer. Ce n'est que plus tard, à la fin du match, qu'ils prendront conscience de ce qu'il s'est passé ce soir-là dans les rues de Paris et de Saint-Denis.

"Toujours un peu bizarre"

Ce soir-là, Atsa et sa femme Lilia se trouvent aux abords du Stade de France pour vendre des écharpes lorsqu'un kamikaze actionne sa bombe tout près d'eux. Dans l'explosion, il a eu un doigt arraché et, plus de quatre mois après, boite toujours. Alors que pour la première fois depuis les attentats, les joueurs de l'équipe de France vont refouler ce mardi soir la pelouse du Stade de France, Atsa a décidé de se venir assister à la rencontre, malgré le traumatisme.

"C'est toujours un peu bizarre le Stade de France pour moi, déclare-t-il sur RMC. Je regarde la foule... Je regarde un peu partout... Je regarde au loin, ce que je ne faisais pas d'habitude. Je n'aime pas parce qu'il y a trop de monde". Une certaine appréhension logique même si Atsa est déjà revenu pour vendre des écharpes. A chaque fois, sur place, la douleur psychologique est plus forte à un endroit bien précis.

"Il faut construire l'avenir"

"Près d'un poteau signalétique", confirme-t-il avant dans donner les raisons: "Aujourd'hui encore, il y a toujours une trentaine-quarantaine d'impacts sur ce petit poteau de signalisation. Et quand je le vois, cela réveille beaucoup de choses... Ça me fait mal parce que je me rappelle ce qui m'a traversé, ce qui a traversé ma femme... Je vois de mes yeux les choses qui sont responsables de nos maux".

Mais Atsa veut être plus fort que ces souffrances. "Si on s'arrête sur le passé... Il faut construire l'avenir. Avec nos douleurs quotidiennes certes, mais il faut continuer", assure-t-il. Par quoi passe cette reconstruction? "Le sport, le sport, toujours le sport. Toute ma vie, ça a toujours été le sport. Je vais faire quoi après si ce n'est pas ça?". Si Atsa a décidé de revenir au Stade de France, ce n'est pas le cas de toutes les victimes. En effet, pour certaines d'entre elles, quatre mois après, c'est encore beaucoup trop tôt...