Accidents de sangliers: pourquoi sont-ils de plus en plus nombreux?

Se retrouver nez à nez avec un sanglier, en forêt comme en ville, c’est de plus en plus courant. RMC vous explique pourquoi dans “Ça nous concerne”.

Il suffit de faire un petit tour de nos régions pour s’apercevoir que les accidents avec des sangliers explosent. Ces dernières semaines, un train a percuté un sanglier sur la ligne Lyon-Grenoble. Même chose avec un TGV en Bretagne. Dans l’Ain, un cycliste a été attaqué et blessé pendant une balade en forêt. Dans le Jura, une harde de 20 sangliers a été filmée dans un jardin résidentiel. Dans le Morbihan, des champs entiers ravagés et des automobilistes accidentés. On compte environ 30.000 collisions routières par an.

Le sanglier est devenu un nuisible et la cohabitation avec l’homme est de plus en plus compliqué. Il y a à peine 50 ans, le sanglier était difficile à apercevoir, c’était l’espèce sauvage par excellence. Il fascinait, et depuis longtemps. Dans la mythologie grecque, la capture du sanglier est un des douze travaux d’Hercule.

Aujourd’hui, il est partout. À la campagne, au bord des routes, dans nos villes. Impossible d’évaluer précisément sa population. Mais si on se réfère aux tableaux de chasse: en 2021, 800.000 sangliers abattus contre 35.000 il y a un demi-siècle, soit 20 fois plus.

Ça nous concerne : Accidents de sangliers, de plus en plus nombreux - 19/11

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Des sangliers élevés pour la chasse

Que s'est-il passé en 50 ans? Les prédateurs du sanglier, comme le loup et le lynx, ont peu à peu disparu. Le réchauffement climatique entraîne des hivers plus doux et moins de mortalité naturelle. Et la modernisation de l'agriculture a entraîné une disparition progressive du petit gibier: lièvres, lapins. Les chasseurs se sont donc tournés vers le sanglier.

Et pour pouvoir le chasser, on a tout fait pour augmenter leur population. On a élevé des sangliers pour les relâcher dans la nature, on les a nourris au grain et aux légumes, et on pratiquait la chasse conservatrice, en évitant de toucher aux mâles et aux femelles dominantes. Résultat: aujourd’hui, le sanglier fait 35 millions d’euros par an de dégâts agricoles. Et ça, c’est sans compter le coût des accidents de la route.

Les chasseurs ont la gestion de la population de sangliers. Ils peuvent le tuer 10 mois sur 12, tout individu confondu. Mais visiblement, ça ne suffit pas à inverser la tendance. L’homme n’arrive plus à contrôler les résultats de son intervention.

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Amélie Rosique